Auteur : Francisco ANDREU.
Tome 10 - Colonne 549
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Titre de l'article : MARIE-CRUCIFIÉE DE LA CONCEPTION, bénédictine, 1645-1699.
Début de l'article :
— Soeur de Giuseppe Maria Tomasi (1649-1713) et seconde de huit enfants, Isabella naquit le 29 mai 1645 à Agrigente (Sicile). Dès l'enfance, elle fut favorisée de dons d'oraison et d'union à Dieu. Après avoir eu comme la révélation de « l'essence même de Dieu », elle se sentit poussée à se donner entièrement à son service et au service du prochain, en particulier des pauvres (Autobiographie, f. 340v). En 1659, elle entra au monastère bénédictin de Palma de Montechiaro ; trois de ses soeurs et leur mère y entrèrent aussi. Le jour de sa profession (Pentecôte 1662), elle eut une nouvelle vision « intellectuelle », qui aviva le sentiment de « son néant au regard de Dieu et de
Vita, p. 82). Sa véritable expérience mystique commença en sa vingtième année et dura trois ans. Pour obéir à son confesseur, elle en a laissé une relation que Turano a publiée,
Trattato mistico della divina
unione.Cette expérience se développe en trois « paliers » : amour, contact et possession ; chacun comporte trois « degrés », qui approchent de Dieu toujours davantage et sont couronnés par la vision, la jouissance de Dieu dans l'au-delà. Cette expérience est comprise comme une relation nuptiale entre l'âme et Dieu. La base de cette spiritualité est l'humilité vécue jusqu'à la plus intime connaissance et tout ensemble le mépris de soi, unie à une volonté de souffrir en communion avec la passion du Christ : « Faciamus hic tria tabernacula, tibi unum, cruci alterum, humilitati alterum » (Turano, p. 544). A cette purification active, le Seigneur adjoignit la purification passive de la nuit des sens et de l'esprit. Maria se préparait ainsi au jour où elle perçut l'invitation « Egredere » et, à travers l'ouverture du Coeur du Christ, prit son vol pour ainsi dire « jusqu'aux portes de la divine essence » (
Autobiographie, f. 313v-314). Cette expérience mystique s'accompagnait de dons exceptionnels (prophétie, discernement des esprits, extases). Maria était cependant toujours prête à accueillir le prochain, à prendre part aux épreuves de l'Église (guerres entre pays chrétiens, polémiques jansénistes ou quiétistes, vicissitudes...
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