Auteur : Thérèse DONNET.
 
Tome 10 - Colonne 555
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Titre de l'article : MARIE-EUGÉNIE DE JÉSUS (bienheureuse), fondatrice, 1817-1898.
Début de l'article :
— 1. Vie et oeuvre. — 2. Spiritualité.
1. Vie et oeuvre.
— Née à Metz, le 26 août 1817, Anne-Eugénie Milleret appartient à une famille ancienne et fortunée où la foi est très faible. A douze ans, sa première communion est l'occasion d'une expérience spirituelle étonnante, une véritable rencontre de Jésus-Christ et la grâce fondamentale de sa vie. La ruine de son père, les mésentente et séparation de ses parents, puis la mort de sa mère (1832) la laissent désemparée. Elle a quinze ans et elle est confiée à des amis. Doutes, solitude intérieure, désespoir l'accablent et sa foi sombre. A dix-neuf ans, elle entend Lacordaire à Notre-Dame de Paris : elle retrouve la foi. Un appel s'éveille à tout donner. Sur le conseil de Lacordaire, pendant un an, elle approfondit sa culture religieuse et découvre l'Église. Elle se passionne pour les idées de Lamennais et rêve d'une transformation profonde de la société sous l'action de l'Évangile. En 1837, elle rencontre l'abbé Marie-Théodore Combalot (1797-1873), qui avait été un fervent mennaisien ; depuis des années, il cherche à fonder une congrégation sous le vocable de Notre-Dame de l'Assomption, dont les membres allieraient la contemplation et l'éducation. C'est par l'éducation de la femme qu'on rénovera la société, et en particulier la classe bourgeoise, alors la plus déchristianisée. Dans ce projet de vie religieuse, Anne-Eugénie perçoit la réponse du Seigneur. Combalot la fait admettre à titre exceptionnel chez les visitandines de la Côte Saint-André (Dauphiné), pour une sorte de noviciat. Après cette année de préparation, elle se retrouve à Paris avec quelques jeunes filles : la première communauté de l'Assomption est née. Combalot n'a pas les qualités requises pour mener l'oeuvre ; une rupture, douloureuse mais libératrice, s'impose. Exceptionnellement intelligente et cultivée, Marie-Eugénie exerce sur ses contemporains une profonde influence. D'éminentes personnalités viennent la consulter. Entre elle et Emmanuel d'Alzon (1810-1880), fondateur des Pères de l'Assomption (cf DS, t. 1, col. 411-421), s'établit une longue amitié de quarante 556 ans. L'oeuvre correspond à des besoins si réels...

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