Auteur : Pablo M. GARRIDO.
 
Tome 10 - Colonne 591
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Titre de l'article : MARIE-PERPÉTUE DA LUZ, carmélite portugaise, 1684-1736.
Début de l'article :
— Découverte par les historiens de la spiritualité en ces récentes années, Maria Perpetua est l'une des grandes mystiques de la période qui suit le quiétisme. Aussi insérons-nous ici quelques compléments à la notice parue prématurément au tome 3, col. 11-12. Maria, fille de Manuel da Costa Diniz et de Leonor de Jesus, naquit à Beja le 14 juillet 1684. Elle passa ses vingt premières années au foyer paternel. Le 4 octobre 1704, après la mort de son père, elle entra chez les carmélites de Beja ; elle y fit profession en 1705. Sans avoir aucune charge importante, elle y exerça une profonde influence. Elle mourut le 25 mai 1736. Il faut distinguer dans sa vie de carmélite deux étapes fondamentales, comme en celle de Thérèse d'Avila. Pendant onze à quatorze ans, elle connut ce qu'elle appela une période de « lutte contre Dieu » : vanités féminines, médiocrité à l'image d'une communauté peu observante. Le 23 août 1719, à la suite d'un sermon, se produisit sa « conversion », qu'avait ébauchée la mort de sa mère en 1716. Sa vie spirituelle, dès lors, s'orienta vers le sommet de la divine intimité. L'oraison fut « la grande porte du laborieux édifice », en même temps que la totale abnégation d'elle-même, qui se manifesta en des pratiques de pénitence parfois imprudentes. Bientôt 592 les faveurs de Dieu commencèrent ; une première extase, en 1721, l'engagea dans la voie mystique. D'autre part, elle ne tarda pas à expérimenter l'action et les infestations du démon, qui rappellent curieusement le cas de sainte Marie-Madeleine de Pazzi († 1607 ; cf DS, t. 10, col. 576 svv) et plus tard de sainte Gemma Galgani († 1903 ; cf DS, t. 6, col. 183-187). L'épreuve de Maria Perpetua semble se dérouler en deux étapes. La première se prolonge quelque cinq ans. Elle est caractérisée par d'étranges apparitions du démon et des visions imaginaires, alors fréquentes. La carmélite constatera plus tard que « l'imaginaire s'introduit dans la vie mystique et nous y trompe ». Quoi qu'il en soit, c'est avec un brin d'humour qu'elle donne des preuves de santé mentale et de résistance aux suggestions démoniaques. Toutefois, cette lutte, la souffrance causée par les doutes de conscience et les scrupules, ses sévères pénitences et parfois une direction...

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