Auteur : Henry BARS.
Tome 10 - Colonne 606
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Titre de l'article : MARITAIN (JACQUES, 1882-1973, et RAÏSSA née OUMANÇOFF, 1883-1960).
Début de l'article :
1. Né à Paris le 18 novembre 1882, mort à Toulouse le 28 avril 1973, Jacques Maritain avait été élevé dans le protestantisme libéral ; Raïssa Oumançoff, d'origine russe, l'avait été dans le judaïsme ; tous deux étaient devenus totalement incroyants dès leur jeunesse. Leur conversion à la foi catholique (1906) fut préparée par le commerce avec la pensée mystique de Plotin, et leur parrain Léon Bloy (1846-1917) les introduisit à la lecture des mystiques chrétiens, qui fut leur principale nourriture spirituelle pendant des années. C'est en 1910 seulement qu'ils commencèrent à lire saint Thomas d'Aquin. Jacques avait même cru, en entrant dans l'Église, qu'il devait renoncer à la philosophie et en avait fait le sacrifice, dont il vit bientôt qu'il ne lui était pas demandé. Le thomisme ne fit qu'approfondir et éclairer leur attirance vers la mystique : ils interrogeaient passionnément les théologiens devenus leurs amis sur tout ce qui regardait la contemplation et s'y adonnaient eux-mêmes. Leur maison de Meudon, près de Paris, a été entre les deux guerres un foyer de rayonnement spirituel intense (cf Les grandes amitiés, 2 vol., New York, 1941-1944, de Raïssa, et le
Carnet de notes, Paris, 1965, de Jacques). Le nombre et la qualité de leurs amis, leurs oeuvres et leurs longs séjours à l'étranger (USA : 1940-1945, 1948-1960 ; Rome : 1945-1948) ont étendu fort loin ce rayonnement. Après la mort de Raïssa (1960), Jacques est allé vivre à Toulouse parmi les Petits Frères de Jésus, dont il a fini par prendre l'habit et prononcer les voeux. Il n'avait jamais cessé de sentir l'assistance de Raïssa pendant ces douze années, où sa fécondité fut extrême malgré l'âge et la maladie. Il l'avait toujours associée à son oeuvre, considérée comme son inspiratrice ; leurs convictions étaient parfaitement accordées dans tous les ordres, à commencer par le domaine spirituel, le plus élevé à leurs yeux, et ils ont
De la vie d'oraison(hors commerce, 1922),
Liturgie et contemplation(Paris, 1959). On ne doit pas séparer d'eux la soeur de Raïssa, Véra, contemplative elle aussi, qui partaga leur vie comme leurs certitudes et leurs épreuves (« Les baptêmes pleuvaient, les...
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