— Né à Bourges le 12 avril 1712, entré dans la compagnie de Jésus le 11 décembre 1726, Claude de Marolles fut, après plusieurs années de professorat (grammaire, humanités, rhétorique, philosophie), prédicateur à Paris et dans plusieurs villes du royaume. Il sortit de son ordre vers 1759 et mourut à Paris le 15 mai 1792.
Ses Sermons pour les principales fêtes de l'année et sur divers sujets de religion et de morale (Paris, 1786 ; Migne, Orateurs sacrés, t. 64, Paris, 1854, col. 9-458) se rattachent aux mystères liturgiques ; ils restent surtout moraux, parfois apologétiques (il s'en prend à l'occasion à l'influence néfaste des philosophes, encyclopédistes et libertins). Partant de considérations objectives sur les conduites religieuses, sociales, familiales, l'orateur s'efforce d'en promouvoir l'amélioration ; il réduit les fondements doctrinaux à ce qui lui paraît suffisant pour servir son intention parénétique.
Les titres sont significatifs : « Sur le respect humain », « Sur la morale chrétienne », « Sur la honte du pécheur au jugement dernier », « Sur la lecture des livres contraires à la religion ». Les sujets religieux tiennent cependant la place principale : les mystères de la vie du Christ, la présence de Dieu, la prière, les fins dernières. Le recours à l'Écriture est fréquent, trop ingénieux sans doute ; beaucoup plus restreint est l'usage des sources patristiques ou théologiques. Les tableaux de moeurs, les portraits individuels ou sociaux démontrent une réelle finesse d'observation. La composition est rigoureuse, les procédés classiques de l'éloquence soigneusement observés.
Sommervogel, t. 5, col. 593. — Nouvelles ecclésisatiques, 1759, p. 66. — Mémoires de Trévoux, février 1760, p. 553-557 (sur un panégyrique de Jeanne d'Arc). — La France littéraire, Paris, 1769, p. 330 ; 1784, 2e partie, p. 14. — L'ami de la religion et du roi, t. 53, 1827, p. 393, note.
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