Auteur : Michel HAYEK.
 
Tome 10 - Colonne 631
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Titre de l'article : MARONITE (ÉGLISE).
Début de l'article :
— 1. Histoire. — 2. Sources de la spiritualité. — 3. Grandes articulations de la spiritualité.
1. Histoire.
1° ORIGINES ANTIOCHIENNES.
— L'Église maronite tire son nom d'un anachorète à qui Jean Chrysostome de son exil, entre 404 et 407, adresse un court billet : « à Maron, prêtre et solitaire » (Ep. 36, PG 52, 630cd). Retiré sur une montagne de la Cyrrhestique, pour s'adonner à la prière et à la pénitence, il attire les foules par l'austérité de sa vie et ses prodiges Lorsqu'il mourut, entre 405 et 423, sa dépouille, disputée entre les villages voisins, fut transportée dans une localité indéterminée, sans doute entre Alep et Cyr, où une église dédiée à sa mémoire devint vite un lieu de pèlerinage. Théodoret, évêque de Cyr (423), qui fournit ces renseignements (Histoire philothée 16, PG 83, 1419), a souvent parcouru « le jardin » spirituel planté par le bienheureux Maron, « et qui fleurit aujourd'hui dans toute la région de Cyr » ; il a fréquenté les nombreux disciples formés à ce style de « vie en plein air » (ὕπαιθρος βίος), où le moine s'expose aux intempéries de toutes les saisons (16, 1417-1419 ; 21, 1432-1433 ; 22, 1453 ; 30, 1492-1493 ; cf A.-J. Festugière, Antioche chrétienne et païenne, Paris, 1959, p. 299-305 ; P. Canivet, Le monachisme syrien selon Théodoret de Cyr, Paris, 1977, p. 193-202 ; P. Naaman, Théodoret de Cyr et le monastère de S. Maroun, Beyrouth, 1971). L'influence de Maron marqua donc le mouvement érémitique dans le diocèse de Cyr et s'étendit au diocèse 632 voisin d'Alep, où de pieuses femmes, Kyra, Marana et leurs servantes (Histoire philothée 29, 1489-1492), se réclament de cette spiritualité déjà assez caractérisée pour être dite maronite. Moins d'un siècle plus tard dans la Syrie seconde, vraisemblablement « dans la vallée de l'Oronte, près d'Apamée », l'actuelle Qal'at al-Mudîq (F. Nau, Opuscules maronites, Paris, 1900, p. 22 ; H. Lammens, « Le Liban. Notes archéologiques, historiques… », en arabe, Beyrouth, 1913-1914, p. 80-86), un monastère...

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