Auteur : Guibert MICHIELS.
 
Tome 10 - Colonne 652
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Titre de l'article : MARRE (JEAN DE), bénédictin et évêque, 1436-1521.
Début de l'article :
— Né en 1436 à l'ombre de l'abbaye bénédictine de Simorre dont il était déjà profès à l'âge de quatorze ans (?), Jean de Marre, après avoir pris ses grades universitaires à Toulouse, est nommé en 1463 prieur de Saint-Luper d'Eauze. Il est aussitôt chargé par Cluny de promouvoir la réforme de l'ordre en Gascogne. En 1496, il est choisi par le chapitre régulier de Condom comme évêque-abbé du diocèse. Bien que le pape lui ait préféré un autre candidat, Jean obtient de l'archevêque de Bordeaux la confirmation de son élection qui dès lors était définitive au regard de la Pragmatique Sanction. Le concordat de 1516 permettra de régulariser sa nomination. Évêque pieux, charitable, et grand bâtisseur, il s'efforce aussi de relever le niveau intellectuel de son clergé. Il meurt le 13 octobre 1521. Jean de Marre est l'auteur de deux opuscules imprimés. Dans son Instruction au roi Louis XII (écrite en 1509), il expose ses vues sur le gouvernement du roi. « La fin du prince comme celle de tout homme étant la béatitude céleste, le roi doit travailler à la gagner et à l'assurer à ses sujets » (P. Rouleau, p. 55). L'Enchiridion sacerdotale est une sorte de précis de doctrine chrétienne destiné au clergé condomois. Après quelques pages sur la connaissance de Dieu, accompagnées d'un commentaire du symbole des apôtres et du Pater, Marre donne un exposé sur le sacrement de pénitence et une explication du décalogue auxquels il joint les règles morales de Gerson. Il cite enfin le symbole de saint Athanase, accompagné du commentaire de Josse Clichtove. Les deux tirages de l'Enchiridion en 1519 et 1520, chez Josse Bade, prouvent le succès de cet ancêtre du catéchisme, préféré à plusieurs autres qui circulaient alors en France. Marre n'est pas étranger aux idées des premiers humanistes chrétiens et des réformateurs groupés autour de Lefèvre d'Étaples. Scolastique, mais sans attrait pour les spéculations des nominalistes, il tient pour compatibles la foi et la raison ; épris de la doctrine morale de saint Augustin, il favorise une religion intérieure. Conformément au voeu de tous ceux qui ravaillaient à la réforme du clergé, et attaché à la Pragmatique Sanction, il a cru dans la réforme pacifique et prochaine de l'Église par...

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