— Né à Paris en 1688, dans une famille protestante qui se cachait après la Révocation de l'Édit de Nantes, Charles-Hector de Marsay partit avec ses parents pour le Refuge et se mit au service de l'Électeur de Hanovre. Ayant lu au cours d'une maladie les oeuvres d'Antoinette Bourignon (1616-1680 ; cf DS, t.1, col. 1915-1917), il fit complètement siennes les idées de cette mystique. Il quitta le service des armes et se retira avec sa femme (elle mourra en 1742) et deux disciples de l'illuminée à Schwartzenau, près de Berlebourg, pour vivre en anachorète. En 1715, il se rend à pied en Suisse et découvre à Genève les oeuvres de Madame Guyon (1648-1717 ; DS, t. 6, col. 1306-1336). Il avait appris pour vivre le métier d'horloger. A Lindau, il entreprend une traduction en allemand des oeuvres de Madame Guyon. Sollicité par Ludwig von Zinzendorf de se joindre aux Moraves, il refuse et il habite avec Fleischbein, qu'il dirige spirituellement. Il meurt en 1755 à Amleben, près de Wolfenbüttel. Sous le titre « Témoignage d'un enfant de la vérité et droiture des voies de l'esprit » il publia successivement des Explications mystiques et littérales sur les trois premiers chapitres de la Genèse (Berlebourg, 1738), l'Apocalypse de saint Jean (1739), l'Epître aux Romains (1739), la Vie des patriarches (1740), l'Épître aux Hébreux (1740) et un Abrégé de l'essence de la vraie religion chrétienne (1740). Signalons enfin ses Discours spirituels sur diverses matières de la vie intérieure et des dogmes (2 vol., 1738). Nous ne pouvons juger de ces écrits car ils sont devenus introuvables. Le cas d'un protestant gagné par la mystique quiétiste est plutôt rare. On pouvait cependant trouver des ouvrages de Mme Guyon chez des piétistes protestants, en France, notamment, en Allemagne et aux Pays-Bas, aux 18e et 19e siècles. Au 19e siècle, la famille conservait encore (cf Haag) une copie de l'autobiographie manuscrite de Ch.-H. de Marsay. E. et É. Haag, La France protestante, t. 9, 1959, p. 85-86 (Saint-George). — J. Chavannes, Jean-Ph. Dutoit. Sa vie et ses doctrines, Lausanne, 1865, p. 65-67, 295-300. — A. Favre, Un...

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