Auteur : Augustin DEVAUX.
 
Tome 10 - Colonne 682
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Titre de l'article : MARTIN DE LAON, chartreux, † vers 1270.
Début de l'article :
— On trouve Martin prieur de la chartreuse de Val Saint-Pierre, près Vervins (Aisne), à partir de 1255. Il eut à en assurer le transfert à un nouvel emplacement. Dès 1256, le chapitre général l'avait choisi comme commissaire pour le règlement de ses assises financières, ce qui indique une personnalité importante dans l'ordre. Son successeur dans sa charge est attesté en 1267. Il laisse une seule Epistola exhortatoria ad quemdam novitium ordinis cartusiensis ut permaneat in saneto proposito. La forme épistolaire est purement fictive dans ces dix-neuf chapitres, qui tournent parfois au dialogue animé (par exemple, ch. 5) : elle les rattache à une tradition de l'école cartusienne du 12e siècle. Aussi, comme ses membres, Martin traite-t-il d'un problème pratique de vie spirituelle : le brusque tarissement des larmes de dévotion est-il une indication surnaturelle au novice pour quitter les chartreux et retourner dans son ancien monastère, moins austère ? Le thème des larmes était déjà familier à Guigues Ier (Consuetudines 80, II, PL 153, 757), Jean de Montemedio (Epistola 11, PL 153, 916-917) et Guigues II (Scala claustralium 8, SC 163, p. 98-99). Il est ici étendu en théorie aux épreuves spirituelles, reprenant la doctrine classique depuis Jean Cassien (comparer Collationes IV et ch. 11-12), non sans lenteur et redites. Le chartreux n'a pas su sacrifier des trouvailles d'expressions : son oeuvre est en effet tout entière un adroit centon scripturaire. Les trois derniers chapitres accentuent encore son caractère archaïsant en prenant à partie les études profanes et en réduisant la culture à la stricte pratique de l'Écriture et au minimum de préparation nécessaire pour la comprendre. On sent visée la fondation de la 683 chartreuse de Paris (1259) faite à la demande de l'ordre pour profiter de l'enseignement de l'université voisine (cf Le Couteulx, Annales, t. 4, p. 203). Les chartreux de la génération suivante, avec les synthèses spirituelles dionysiennes de Guigues du Pont et de Hugues de Balma ne suivront pas l'Epistola exhortatoria sur ce point. Sa diffusion fut très faible dans l'immédiat, probablement de ce fait ; elle n'est attestée que dans quelques...

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