Auteur : Jacques FONTAINE.
 
Tome 10 - Colonne 687
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Titre de l'article : MARTIN (saint), évêque de TOURS (316 ?-397).
Début de l'article :
1. Une formation spirituelle originale. — 2. Grands thèmes de la spiritualité. — 3. Apport au monachisme occidental. On croit bien connaître Martin de Tours, tant l'on rencontre son nom dans la toponymie française et occidentale, tant l'on voit d'exemplaires de la scène du manteau partagé (la « charité de saint Martin »), qui exprime les traits cardinaux de sa spiritualité : lutte contre le mal et le malheur, charité active, présence du Christ dans la souffrance des pauvres. Mais ce souvenir ininterrompu peut être le signe d'un écart entre le personnage et la personne, et cet écart apparaît déjà dans le triptyque littéraire composé par l'avocat bordelais Sulpice Sévère entre 397 (année de la mort de Martin) et 403 : Vie de Martin, Dialogues et, entre les deux, les trois lettres consacrées respectivement à un miracle de Martin, à son panégyrique funèbre, au récit de ses obsèques. Après avoir été longtemps un classique de l'hagiographie en langue latine, ce dossier a fait l'objet, dans la première partie du 20e siècle, d'une violente hypercritique (E.-C. Babut, S. Martin de Tours, Paris, 1912), à laquelle ont répondu bollandistes (H. Delehaye, S.M. et Sulpice Sévère, dans Analecta bollandiana = AB, t. 38, 1920, p. 5-26), historiens (C. Jullian, Notes gallo-romaines, dans Revue des études anciennes, t. 12, 1910, p. 260-280 ; t. 24, 1922, p. 37-47, 123-128, 229-235) et philologues (J. Fontaine, études citées infra). Ce débat scientifique a permis de tracer une via media entre la personne historique de Martin et la transposition de son personnage par lui-même, par la tradition orale de Marmoutier et des Gaules, par le talent raffiné, parfois abusif, de son premier biographe.
1. Une formation spirituelle originale.
Fils d'un officier païen de l'armée frontalière du Danube, Martin naît en 316 (?) àSabaria (Szombathely, Hongrie), trois ans après la reconnaissance du culte chrétien par Constantin et Licinius ; il meurt à Candes, en...

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