— Né à Genève en 1794, Jacques Martin, après avoir participé aux campagnes napoléoniennes de 1812 à 1815, entreprit en 1818 des études de théologie à Genève. D'abord régent, il entra assez rapidement dans le ministère paroissial. Doué d'une éloquence naturelle et prenante, il est surtout connu par les cinq séries de conférences qu'il donna de 1841 à 1851, où il proclamait les doctrines traditionnelles devant des auditoires considérables. Dans les Conférences sur la Rédemption, il examine tour à tour le péché (t. 1 L'expiation, Genève, 1846), la condamnation, la conciliation de la justice et de la miséricorde divines, pressentie dans les sacrifices sanglants païens et juifs, accomplie dans le sacrifice de la Croix. Martin y annonçait le mystère de l'expiation par le sang du Christ et A. Vinet y donnait sa pleine adhésion. 705 Il allait même plus loin que Martin et parlait de châtiment là où le premier parlait de dévouement. Dans une seconde série, Martin abordait la grâce et la sanctification (1847). Il y traitait des relations entre le pardon et la recherche de la sainteté, en termes excellents.

On peut cependant regretter que, dans les notes accompagnant la publication, il ait cru devoir insérer une longue réfutation de la doctrine calviniste de la prédestination, peut-être en réaction contre la prédication d'hommes du Réveil genevois, comme César Malan † 1864.

D'autres conférences furent données par Martin sur la prière (1849), entretien de l'âme avec Dieu, plus tard, sur la foi (Étude sur la foi, Paris, 1851), et La puissance de l'Évangile (1863). Il mourut à Genève en 1874, après avoir publié ses Derniers sermons (Genève, 1872).

Al. Vinet, article du Semeur, 26 octobre 1846 ; cf Œuvres, t. 4, Lausanne, 1943, p. 272-285. — Fr. Lichtenberger, Encyclopédie des sciences religieuses, t. 8, Paris, 1880, p. 752-756.

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