— Marie-Gervais Martinet naquit à Auvillars (Tarn-et-Garonne) le 23 décembre 1750 d'un père avocat et d'une mère de petite noblesse. Étudiant en droit à Toulouse, il se convertit brusquement et entra à la chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon, où il fit profession le 27 décembre 1771 sous le nom de Joseph. En 1779, il fut envoyé à la chartreuse de Marseille, et y demeura jusqu'en juillet 1792. Refusant de prêter serment, il exerça un ministère clandestin jusqu'à sa mort, le 12 juin 1795. Il laissait une oeuvre manuscrite abondante, conservée aux archives de la Grande Chartreuse (3 MA 5-10). 1° Commentaires scripturaires (27 volumes autographes), par exemple : Institutio veri et spiritalis mundi (2 vol.). — Varia mysteria legis. — Mysteria Exodi. — Christus apud Moysen. — Tabernaculum Dei cum hominibus teste Moyse et Christo. — Hostiae pro peccatis, quid in Christo. — Israel in deserto, exemplar Cantici Canticorum. — Christus in Josue, exemplar Cantici Canticorum (5 vol.). — Mysterium Christi in translatione arcae. — Expositio Cantici Canticorum (6 vol.). — Interpretatio Apocalypsis (6 vol.). Cette rumination lente et prolixe de l'Écriture, dans un latin indigent, applique la théorie du figurisme professée par J.-J. Duguet (Règles pour l'intelligence de l'Écriture sainte, Paris, 1716 ; cf DS, t. 3, col. 1759-1769), malgré son discrédit déjà ancien (cf H. de Lubac, Exégèse médiévale, t. 4, Paris, 1964, p. 72-75). L'oeuvre de Duguet rend compte de celle du chartreux jusque dans le détail des textes choisis, mais ce dernier n'a en rien gardé la sobriété recommandée par le maître (Livre de Job, Paris, 1751, p. 53). 2° Homélies et instructions (350), composées en 1794-1795 (larges extraits dans Ricard, cité infra, p. 165-249, 306-387). Elles appuient sur la même exégèse un enseignement vivant et concret de la morale chrétienne dans des circonstances dramatiques et sont d'autant meilleures que le sujet est moins convenu et prête peu à l'éloquence. Mais le chartreux s'y montre toujours très rigoriste. Quelques autres manuscrits, qui ne sont pas autographes, contiennent notamment un discours sur « le Tout de Dieu et le tout de l'homme dans l'oraison dominicale » ; ce texte...

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