— Léonard de Massiot naquit à Saint-Léonard de Nouaillé en Limousin, en 1643 ; il fit profession dans la congrégation de Saint-Maur à Saint-Allyre de Clermont le 13 octobre 1662, puis, à partir de 1678, exerça la charge de prieur en divers monastères, à commencer par celui de Mauriac en Auvergne ; il mourut à Saint-Cyprien de Poitiers le 25 avril 1717. En 1708, il avait fait paraître à Poitiers un Traité du Sacerdoce et du Sacrifice de Jésus-Christ et de son union avec les fidèles dans ce mystère (642 p. in-4° ; rééd., 1714). L'ouvrage n'est pas d'une composition bien rigoureuse, constate M. Lepin. Une première partie traite du sacrifice en général, la deuxième du sacrifice et du sacerdoce du Christ, la troisième des effets du sacrifice, la quatrième du sacerdoce communiqué aux ministres de l'Église. Le but de Massiot était d'écrire un ouvrage de spiritualité, non de théologie, aussi les réflexions spirituelles et les applications morales sont-elles abondantes.
Des thèmes essentiels de la doctrine de Charles de Condren (cf DS, t. 2, col. 1373-1381) sont énoncés, sans que la dépendance directe soit manifeste ; Massiot est également familier avec la pensée et les écrits de Bossuet : « Si Dieu n'a pu faire rien dans la nature et dans la grâce de plus grand que Jésus-Christ, nous pouvons dire que Jésus-Christ n'a pu faire rien de plus auguste et de plus admirable que son sacrifice… Ce sacrifice qui a commencé au premier moment de la vie de Jésus-Christ a fini sur la Croix par son immolation sanglante » (p. 49).
Mémoires de Trévoux, novembre 1709, p. 1995-2008. — P. Tassin, Histoire littéraire de la Congrégation de Saint-Maur, Bruxelles, 1770, p. 380-381. — H. Wilhem et U. Berlière, Nouveau Supplément à l'Histoire littéraire.., t. 2, Maredsous, 1931, p. 72-73. — M. Lepin L'idée du sacrifice de la Messe d'après les théologiens.., Paris, 1926, p. 552-553.
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