— Né à Toulouse, le 28 octobre 1632, Antoine Massoulié y prend l'habit de saint Dominique le 21 avril 1647 et fait profession (sous le nom d'Antonin) le 2 novembre 1648 à Bordeaux. Après avoir enseigné la philosophie à Carcassonne (1654) et la théologie en Avignon (1659) et à Perpignan (1663), il est à Paris au noviciat général du Faubourg Saint-Germain (1664), d'abord comme professeur, puis comme maître des novices, enfin comme prédicateur. Malgré son échec dans la tentative pour obtenir la chaire de théologie laissée vacante à Toulouse par le décès d'Antonin Réginald, fameux adversaire du molinisme, Massoulié est à Toulouse en 1678. C'est là qu'il publie (1678) ses Méditations de saint Thomas sur les trois vies, purgative, illuminative et unitive, pour les exercices de dix jours, ensemble de méditations parfois très touchantes et de considérations souvent très profondes sur l'amour de Dieu. En 1679, Massoulié est élu provincial de Toulouse. A peine sorti de charge, en 1684, il est appelé par le 758 maître général à prendre la direction du noviciat général en qualité de prieur, à Paris. En 1686, le nouveau maître général, Antonin Cloche, le nomme commissaire sur tous les couvents et monastères d'Alsace, avec charge de les visiter, tout en essayant de reconquérir les maisons dont les réformés s'étaient emparés. En 1687, le maître général fait de Massoulié son socius-assistant de langue française. C'est à Rome que Massoulié achève et publie son ouvrage principal, Divus Thomas, sui interpres, de divina motione et libertate creata (2 vol. en 1 in-folio, 1692 ; 1707-1709). Il y montre que la théorie de la prémotion physique n'est point une invention de Louis Bañez et y combat les théories de Jansénius sur la grâce. L'ouvrage sera attaqué par la faculté de Douai en 1722, mais l'affaire sera portée à Rome et l'écrit approuvé le 18 juillet 1729. En 1695, Massoulié prouve que son zèle doctrinal savait à l'occasion se faire plus directement apostolique. Il est en effet le principal artisan de la conversion d'un rabbin célèbre de Florence (cf lettre publiée par M.-T. Porte). Élu en 1696 inquisiteur de Toulouse tout en continuant d'habiter Rome, il devient de ce fait consulteur du Saint-Office, et à ce titre joue un...

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