Auteur : Henri HOLSTEIN.
 
Tome 10 - Colonne 774
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Titre de l'article : MATIGNON (AMBROISE), jésuite, 1824-1913.
Début de l'article :
— Né à Cholet, le 4 février 1824, Ambroise Matignon fut élève au collège Mongazon à Angers, puis à Nantes. A la fin de 1842, il entre au séminaire Saint-Sulpice, à Paris. Le 16 avril 1845, il est reçu au noviciat de la compagnie de Jésus, à Laval. Après quatre années de régence, il est envoyé au Collège romain où il eut comme professeurs J. Perrone et C. Passaglia. Prêtre le 25 septembre 1853, il soutint en 1854 un grand acte de théologie. A partir de février 1855, il enseigna, au scolasticat de Laval, la philosophie pendant deux ans, puis, après sa troisième année de formation faite à Liesse, la théologie. Mais au bout d'un an, les mesures prises par Pierre Beckx, supérieur général, au sujet de l'ontologisme l'écartèrent. Profès le 15 août 1858, il commença à Paris sa collaboration à la revue Études théologiques, dont il fut, jusqu'en 1871, un des rédacteurs les plus en vue. Théologien de classe et de pensée très lucide, il y donna, en particulier, onze articles sur Les doctrines de la compagnie de Jésus sur la liberté, puis, à l'approche du concile Vatican I, plusieurs articles sur l'infaillibilité pontificale. On s'inquiéta, dans l'entourage de Pie IX, de sa conception de la hiérarchie. De plus, son amitié avec Montalembert, dont il fut le directeur spirituel, et ses articles sur la liberté, le firent suspecter de libéralisme. Pie IX, au cours d'une audience accordée à un groupe de jésuites, fit par deux fois allusion à la doctrine de Matignon (J. Burnichon, p. 158). 775 Il n'en fut pas moins présent au concile, comme théologien de l'évêque de Saint-Dié, L. Caverot, mais au bout de trois mois il revint à Paris, ne jugeant pas sa présence utile à Rome. Écarté de la rédaction des Études à la fin de 1871, il eut dès lors, à la résidence de la rue de Sèvres, dont il fut vice-supérieur à la mort de Pierre Olivaint, puis supérieur (1873-1874 et 1889-1898), un apostolat très étendu : retraites, prédications, entre autres, l'Avent à Notre-Dame en 1872, 1873 et 1874, et des conférences pour la réunion des pères de famille commencée en 1867 par Pierre Olivaint et Joseph Félix (voir bibliographie). Il était en outre un remarquable conseiller spirituel. Atteint de cécité, et retiré, après l'expulsion de 1902,...

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