— Matthieu Ferkić (Ferchius) naquit le 29 janvier 1583 à Veglia, île du Quarnero (Adriatique). Ayant achevé ses études à Padoue et à Rome, il enseigna la métaphysique et la philosophie pendant quarante ans à l'université padouane. Sa production théologique et philosophique, qui suscita d'âpres polémiques, fut considérable. Profondément marqué par le scotisme, il composa une Apologia (Cologne, 1619 ; Bologne 1620 ; Naples, 1629) et une Vita (Bologne, 1622 ; Naples, 1629) de Duns Scot. Parmi ses autres oeuvres, on peut citer : Vestigationes peripateticae (Padoue, 1639), De productione Filii Dei (Venise, 1650), De angelis ad mentem D. Bonaventurae (2 vol., Padoue, 1658 et 1665). Ferchius mourut le 8 septembre 1669 à Padoue. Octogénaire et malade, il composa des méditations sur la Passion : Gusto afflitto di Giesù Christo Nostro Signore, qui parurent à Venise en 1663. L'ouvrage fut mis à l'Index le 16 avril 1664. La « considerazione intellettuale » (les six premiers chapitres) est une exégèse confuse et sophistiquée du verset « Dederunt in escam meam fel et in siti mea potaverunt me aceto » du psaume 68, qui aboutirait à la conclusion que « la mort du Christ n'aurait été ni naturelle, ni violente, mais surnaturelle ». La « considerazione affettuosa » (ch. 7) manifeste l'influence d'Angelo Grillo, bénédictin : Pietosi affetti e lagrime del Penitente (Venise, 1601). Matthieu cherche à aider « quiconque veut contempler avec dévotion chrétienne les dégoûts du goût du Christ » (p. 106) ; car le point culminant de la Passion se trouve « dans la potion empoisonnée » que les juifs lui donnèrent (p. 108), d'où découlent les sacrements, la rémission des peines, la collation de la grâce, la gloire éternelle et l'Eucharistie. La ferveur éloquente et les recommandations ascétiques ne manquent pas de sincérité, mais ne suppriment ni la rhétorique ni les bizarreries. G. Franchini, Bibliosofia di scrittori francescani conventuali, Modène, 1693, p. 90, 432-453. — G. Facciolati, Fasti gumnasii Patavini, t. 2, Venise, 1757, p. 257. — Hurter, Nomenclator.., t. 4, 1910, col. 21. — DTC, t. 5, 1919, col. 2170-2172 (Édouard d'Alençon). —...

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