Auteur : Jean LEBREC.
 
Tome 10 - Colonne 831
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Titre de l'article : MAURIAC (FRANÇOIS), écrivain 1885-1970.
Début de l'article :
— François Mauriac est né à Bordeaux le 11 octobre 1885. Il poursuit ses études dans sa ville natale jusqu'à la licence ès lettres. A Paris en 1906, il prépare le concours de l'École des Chartes, mais y renonce presque aussitôt pour écrire. Après un recueil poétique, Les mains jointes (1910), Mauriac trouve son ton romanesque dans Le baiser au lépreux (1922), qui le classe parmi les premiers écrivains de l'après-guerre. Président de la Société des Gens de Lettres (1932), membre de l'Académie française (1933), prix Nobel de littérature (1952), Mauriac participa à la résistance intellectuelle pendant l'occupation de son pays durant la seconde guerre mondiale. Il mourut à Paris le 1er septembre 1970. Mauriac a souvent évoqué la part déterminante qu'ont eue dans sa vie et dans son oeuvre la foi chrétienne reçue dès son enfance et la fidélité à cette foi. Outre les livres d'une inspiration purement religieuse, c'est dans toute son oeuvre que transparaît l'empreinte profonde du catholicisme de l'écrivain, hérité mais vivifié, marqué aussi de cette inquiétude qui ne cessa de le tenir en état d'angoisse pascalienne. De sa première formation austère et un peu janséniste, Mauriac conserva un sens profond du péché et de la faiblesse humaine, une grande délicatesse de conscience à l'égard de la pureté, une volonté de lucidité 832 intérieure extrême. Sa vie spirituelle s'est constituée aussi à partir d'un sentiment très vif de la fuite des choses, qui se hâtent vers la mort : cette impossibilité d'épouser jamais les contours de l'objet qu'on semble atteindre lui manifesta « la disproportion entre le désir du coeur et ce qu'il poursuit jusqu'à épuisement ». L'amour personnel du Christ fut le noeud vital de sa religion. L'Incarnation selon le prologue de saint Jean répondait à son horreur de l'abstraction, à sa soif d'un divin accessible aux sens. Et cette histoire du Verbe incarné se prolonge dans le temps, comme pour Pascal, par le sentiment de l'efficacité de la grâce, dans le phénomène continu de la sainteté. Longtemps un état de malaise spirituel accompagna une foi reçue par héritage et le rigorisme de sa morale, bien que l'une et l'autre fussent, très tôt et sans...

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