— 1. Vie. — 2. Œuvre. — 3. Doctrine spirituelle. — 4. Influence.

1. VIE.

— Née en 1241, Mechtilde appartenait à la famille des barons de Hackeborn, alliés aux Hohenstaufen, et pourvue de grands biens en Thuringe du nord et sur le Harz. Dès l'âge de sept ans, elle entra au monastère des cisterciennes de Rodersdorf (diocèse d'Halberstadt) où sa soeur aînée Gertrude était déjà moniale. Celle-ci fut élue abbesse à dix-neuf ans ; elle fit donner une éducation soignée à sa jeune soeur, dans l'école du monastère qu'elle gouverna plus de quarante ans (1251-1291) et transféra, en raison du manque d'eau, à Helfta, près d'Eisleben (1258). La direction spirituelle des moniales était confiée aux dominicains de Halle ; Mechtilde eut en vénération les deux grands théologiens de l'ordre, Albert le Grand et Thomas d'Aquin (Liber specialis gratiae V, 9). Elle exerçait les fonctions de maîtresse des classes ; en outre, à cause de sa belle voix et de ses dons musicaux, elle entonnait les chants liturgiques (cantrix). En 1261, elle reçut comme élève une enfant de cinq ans 874 qui devait, sous sa direction, devenir sainte Gertrude la Grande † 1301/1302 (cf DS, t. 6, col. 331-339) ; une profonde amitié s'établit entre elles. Jusqu'à sa cinquantième année, Mechtilde tint ses visions cachées ; durant les huit dernières années de sa vie, elle fut clouée au lit par la maladie et c'est alors qu'elle commença le récit de ses révélations. Celles-ci furent rédigées par Gertrude la Grande et une ou plusieurs autres soeurs durant sept années, sur ordre de la nouvelle abbesse, Sophie de Querfurt, et à l'insu de Mechtilde ; puis, quelqu'un l'ayant informée, elle confirma l'exactitude du contenu. La rédaction finale de l'ouvrage semble bien l'oeuvre de Gertrude. La renommée de Mechtilde, en raison de ses lumières intérieures, s'étendait en dehors du cloître : « Quiconque s'approchait d'elle en sortait consolé et instruit » (I, ch. préliminaire). Mechtilde mourut le 19 novembre 1299 (VII, 8-10).

2. ŒUVRE.

— Le texte originel en allemand des visions de Mechtilde est perdu ; on conserve...

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