Auteur : Margot SCHMIDT.
 
Tome 10 - Colonne 877
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Titre de l'article : MECHTILDE DE MAGDEBOURG, béguine puis moniale (vers 1207-1282/94).
Début de l'article :
— 1. Vie. — 2. Œuvre. — 3. Doctrine spirituelle. — 4. Sources. — 5. Influence. 1. La vie de Mechtilde de Magdebourg demeure, pour une large part, dans l'ombre. D'après les brèves indications autobiographiques de son oeuvre et quelques confidences de ses compagnes plus jeunes, Mechtilde de Hackeborn (cf supra, col. 873-877) et Gertrude la Grande (DS, t. 6, col. 331-339), Mechtilde naquit vers 1207/10, dans le diocèse de Magdebourg, de parents nobles et fortunés. Elle dut bénéficier d'une bonne instruction : son style même en témoigne et la source latine (II, 21) le dit explicitement pour son jeune frère Baudouin, qui devint plus tard sous-prieur au couvent dominicain de Halle. Elle-même se décrit comme une femme sans instruction (VII, 21), mais cela peut concerner seulement l'étude de l'Écriture et des Pères ; 878 les moniales d'Helfta s'y appliquaient dès leur jeunesse alors que Mechtilde ne vint en ce couvent qu'en ses dernières années. Elle acquit cependant très tôt une connaissance remarquable de la tradition spirituelle (cf Sources). « Saluée » une première fois par l'Esprit Saint à douze ans (IV, 2), elle quitte ses parents autour de sa vingtième année (vers 1230) pour suivre dans l'exil l'appel de l'amour et vivre toute à Dieu, dans la ville éloignée de Magdebourg. Elle y passa environ trente ans, dans une communauté de béguines. Longtemps, elle cacha les merveilles de l'amour divin qui la remplissaient tout ensemble de joie et d'angoisse ; c'est sur l'ordre de son confesseur, le dominicain Henri de Halle, qu'elle se mit à rédiger, à partir de 1250 et pendant trente ans, ce livre extraordinaire : Das fliessende Licht der Gottheit, « La lumière ruisselante (ou débordante) de la Divinité ». Henri de Halle rassembla ces écrits en un volume de six livres. Le caractère particulier de cette histoire d'une âme et la tranquille franchise de ses critiques sur l'Empire et l'Église lui valurent des ennemis et des envieux, encore que son autorité, en de multiples milieux, ait dû être fort grande. Le bruit fait autour de ses écrits, où elle dénonçait sans complaisance les défauts du clergé, la...

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