— Le mot méditation (du latin meditari) reçoit de nos jours de multiples significations. On donne ce nom à la prière mentale, dans le sens chrétien traditionnel, aux méthodes d'intériorisation du yoga de l'Inde et du zen japonais, aux réflexions tirées des textes sacrés de l'Islam, à des traités philosophiques (vg Descartes), des essais littéraires, des études d'ordre théologique et spirituel, des techniques de psychothérapie. Même la littérature de vulgarisation emploie souvent ce terme. On appelle méditative une musique suggestive ; la description et l'interprétation d'une oeuvre d'art reçoit en allemand le nom de Bild-meditation (méditation d'images). D'autre part, des recherches philologiques ou historiques, des études sur la symbolique des rites, des gestes et du langage, ont fait voir dans la méditation, comme dans d'autres aspects de la vie religieuse (prière, repas, vie monacale, culte), une donnée fondamentale et universelle de l'existence humaine ; voir, par exemple, le t. 25 des Studia missionalia, intitulé Méditation dans le christianisme et les autres religions, Rome, 1976. Cette activité fondamentale reçoit, par référence à la personne du Christ, une tonalité spécifique qui distingue « la méditation 907 chrétienne » des autres formes connues par la science des religions. Cet article se bornera à l'étude de la notion de méditation selon trois moments de son histoire : I. De l'Écriture aux auteurs médiévaux. — II. Méthodes de méditation dans les écoles de spiritualité chrétienne. — III. La méditation chrétienne aujourd'hui et les méthodes de l'Est asiatique.

I. DE L'ÉCRITURE AUX AUTEURS MÉDIÉVAUX

De l'Écriture aux auteurs spirituels du moyen âge, à travers la littérature monastique et les Pères de l'Église, le concept de méditation connaît à la fois une continuité et une évolution ; l'évolution apparaît dans l'importance croissante du facteur intellectuel ou réflexif ; la continuité tient au fait que les divers auteurs...

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