— 1. Sens divers. — 2. Tradition spirituelle. — 3. Mélancolie et vie chrétienne.

1. Sens divers.

— 1° « Mélancolie » vient de deux mots grecs : μέλας, noir, et χολή, bile. Selon Hippocrate et la médecine grecque, c'est la « bile noire », l'une des quatre humeurs de base. Dans le cadre de la classification des tempéraments selon ces humeurs, on distinguera, jusqu'aux temps modernes, le mélancolique du colérique, du sanguin et du flegmatique (cf Aristote, Les Problèmes XXX, 1). Au niveau psychologique, l'excès de la bile noire suscite dans l'affectivité du sujet la « mélancolie », disposition triste, « atrabilaire », d'humeur noire. Le verbe μελαγχολάω (avoir l'humeur noire) se trouve chez Platon (vg Phèdre 268e) sans référence à une cause physiologique immédiate et signifiant une réaction psychologique à des événements fâcheux. Voir surtout R. Klibansky, E. Panofsky et F. Saxl, Saturn and Melancholy, Londres, 1964 : histoire de la mélancolie dans la médecine et la philosophie de l'antiquité, le moyen âge et la renaissance. 2° Dans le vocabulaire de la psychiatrie, la mélancolie est un « état pathologique caractérisé essentiellement par une profonde tristesse et un pessimisme généralisé », accompagné souvent d'idées délirantes (indignité, culpabilité, damnation, persécution passive) et parfois d'hallucinations ou d'illusions sensorielles. 951 La dépression mélancolique entraîne le sujet à l'inertie ou à l'anxiété, à des comportements autodestructeurs (refus de s'alimenter, mutilations, voire suicide) ; sa forme la plus typique est la psychose maniacodépressive. Le comportement du mélancolique amène les psychanalystes à y voir surtout une agressivité retournée contre le sujet. S. Freud, Trauer und Melancholie, dans Gesammelte Werke, t. 10, Londres, 1946, p. 428-446 ; cf t. 18, Gesamtregister, Francfort /Main, 1968, p. 349-350 ; La naissance de la psychanalyse, Paris, 1956, p. 91-97. — M. Choisy, Dictionnaire de psychanalyse et de psychotechnique, t. 1, Paris, 1949, p....

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