Auteur : Jean-Louis SKA.
 
Tome 10 - Colonne 967
Acheter l'article complet
5 €
Titre de l'article : MELCHISÉDECH.
Début de l'article :
— 1. Dans la Bible et la tradition juive. — 2. Chez les Pères : interprétation christologique et eucharistique. Dans la littérature sur la mystérieuse figure de Melchisédech, deux aspects surtout intéressent la spiritualité : le roi-prêtre a servi à mettre en relief le caractère unique du sacerdoce du Christ ; le pain et le vin qu'il apporte ont suggéré un symbolisme eucharistique. Avant d'entrer dans la visée des Pères de l'Église, il convient de résumer les grandes lignes de l'exégèse moderne des textes scripturaires sur lesquels s'appuiera la tradition.
1. Dans la Bible et la tradition juive.
— 1° Genèse 14, 18-20. La plupart des exégètes voient dans ce texte obscur un récit introduit tardivement dans le Pentateuque, remontant sans doute à la royauté davidique. Il servirait à justifier l'introduction en Israël d'éléments étrangers : ses rois se sont faits les héritiers de la royauté et du sacerdoce de l'ancienne cité jébuséenne (Salem serait à identifier à Jérusalem). Israël doit se rendre à cet état de fait, puisque son ancêtre Abraham a été accueilli et béni par le roi-prêtre Melchisédech et lui a payé la dîme (le verset est ambigu). Le Dieu de Melchisédech est identifié au Dieu d'Israël (v. 18) ; l'apport du pain et du vin indique sans doute un repas de type cultuel. L'essentiel du passage est qu'Abraham, ancêtre du peuple élu, entre pour la première fois en contact avec Jérusalem et s'incline devant un roi-prêtre cananéen qui honore le vrai Dieu. 2° Psaume 110, 4 (Vulgate 109). Ce texte est aussi très discuté. On tend de plus en plus à y voir un psaume d'intronisation datant des premiers rois d'Israël. Ils y reçoivent le titre de prêtre selon les coutumes de l'époque. Ce sacerdoce royal se réclame d'un personnage étranger à la lignée d'Abraham (cf W. Schatz et F. L. Horton). 3° Qumrân. Les deux textes précédents ont pu être utilisés par les rois-prêtres hasmonéens (cf 1 Macc. 14, 41 ; Flavius Josèphe, Antiquités juives XVI, 6, 2). Mais c'est surtout...

[...]



Cet extrait est constitué d'environ 1 page et l'article complet contient 10 pages.