Auteur : André BARON.
 
Tome 10 - Colonne 1015
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Titre de l'article : MENÉNDEZ Y PELAYO (MARCELINO), érudit.
Début de l'article :
— Né et mort à Santander (3 novembre 1856 — 19 mai 1912), Marcelino Menéndez y Pelayo étudia au lycée de sa ville natale, puis aux universités de Barcelone (1871-1873) et de Madrid (1874). Licencié en philosophie et lettres, docteur ès lettres (Madrid, 1875), il enseigne la littérature espagnole à l'université de la capitale (1878-1898). Directeur de la Biblioteca nacional (1898-1912), il mène une vie d'universitaire et d'érudit, marquée par des incursions dans le domaine politique et par des honneurs officiels (il fut membre de toutes les académies). Son oeuvre est énorme. Quand Menéndez paraît, dans le contexte d'une révolution anti-cléricale avortée et de la défaite des carlistes, le jeune homme, de famille catholique conservatrice, se consacre à la défense idéologique et érudite de l'Église espagnole. Dès ses premières publications il prend figure de chef d'un mouvement de reconquête chrétienne. En 1880, les bénédictins de Solesmes lui demandent aide : Menéndez est à l'origine de leur installation à Silos. Il a un rôle éminent dans les congrès des mouvements catholiques organisés en Espagne entre 1881 et 1911. La plupart des travaux publiés sur Menéndez le montrent champion d'un catholicisme intransigeant Grosso modo exacte, cette image doit être nuancée : la vie publique de l'érudit s'étend sur trente-cinq années, et, en approfondissant sa culture, il a sans cesse révisé ses positions. Son activité peut se diviser en trois phases. 1) Les polémiques, 1876-1882. — Menéndez s'oppose aux libéraux, « krausistes » surtout, puis aux « néo-catholiques ». Le problème originellement débattu est celui des causes de la décadence espagnole : dictature du Saint-Office, infériorité de l'Espagne dans la philosophie et les sciences. Aussi soucieux que les libéraux de régénération culturelle, il préconise un retour à l'esprit du 16e siècle, — à l'érasmisme —, et s'oppose au courant néo-scolastique dont il redoute la tendance à s'imposer comme unique philosophie orthodoxe (La Ciencia española). Il écrit alors son Historia de los heterodoxos españoles (3 vol., Madrid, 1881-1883), où il s'efforce de présenter l'histoire culturelle...

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