— Tomaso Menghini d'Albacina entra chez les dominicains de Fabriano dans les Marches d'Ancône. Il se distingua par une piété profonde, une vive intelligence, un fonds de doctrine assez exceptionnel. Il fut inquisiteur à Casale (1680), Ancône et Ferrare (1684) ; cf la réédition de ses Regole del tribunale del S. Officio praticate in alcuni casi imaginari.., Milan, 1702). D'après A. Rovetta, il composa plusieurs ouvrages de spiritualité ou de dévotion, aujourd'hui introuvables : Pie affezzioni (sic) alla beatissima Vergine, Del modo di tender in Dio come si deve, Recreazioni spirituali et une Praxis vicariorum sancti Officii procedendi in causis fidei. Mais son principal ouvrage spirituel est l'Opera della divina gratia che mostra la pratica degli affetti mentali per via di fede, mezzo utilissimo per salire con prontezza al Monte Orebbe della contemplatione (Rome, 1680, 423 p.) ; des extraits en parurent sous le titre Lume mistico per l'esercitio degli affetti divini (1682). 1021 Menghini fait consister sa méthode d'oraison dans la pratique des affetti mentali, dirigées par la santa fede vers Dieu présent à l'intime de l'âme. « Son but, déclare la préface, c'est la réforme des moeurs, l'extirpation des vices, l'acquisition des vertus, l'union de notre coeur avec le coeur de Dieu, autrement dit la conformité de notre volonté avec celle de Dieu ». L'auteur de l'itinéraire intérieur, c'est la grâce de Dieu, affirme Menghini, sans pour autant pactiser avec le jansénisme : il s'agit de gravir l'Horeb ou la montagne de la contemplation. Dans cette ascension, il ne distingue pas contemplation acquise et contemplation infuse ; il unit les deux, faisant coopérer l'âme avec la grâce de Dieu. La préparation à l'oraison se fait par des oraisons jaculatoires et des actes de confiance en Dieu ; elle vise l'élimination de l'amour-propre et l'union savoureuse avec Dieu. Les mouvements de la sensibilité ou de l'intellect sont à écarter s'ils impliquent quelque demande. Il faut s'établir en un état d'enfance « par simplicité, fidélité et humilité », et ne plus accueillir les tentations. L'oraison...

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