Auteur : Aimé SOLIGNAC.
Tome 10 - Colonne 1040
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Titre de l'article : MÉRITE ET VIE SPIRITUELLE.
Début de l'article :
— 1. Notion. — 2.
Fondements bibliques. — 3.
Chez les Pères et les théologiens. — 4.
Chez les auteurs spirituels. — 5.
Rôle dans la vie spirituelle. La question du mérite a été une des plus débattues dans la théologie occidentale, et cela bien avant la Réforme. Sans entrer dans ce débat, nous devons, tout en restant dans les perspectives de la théologie catholique, prendre conscience des difficultés réelles du problème et prévenir ainsi les incompréhensions. Une des difficultés tient au vocabulaire (cf P. Fransen,
Gnade und Verdienst, dans
Mysterium salutis, t. 4, vol. 2, Einsiedeln, 1973, p. 977-982). Le terme latin
meritumn'a pas d'équivalent exact dans le grec (noté par J. Rivière, DTC, t. 10, 1928, col. 574) ; ἀξία est le terme le plus proche, mais son contenu sémantique est différent, tout comme son étymologie ;
meritumest plutôt parent de μείρομαι, qui s'est spécialisé dans le sens de « avoir part à », « obtenir » (vg par chance, par sort, μοῖρα). On ne cherchera donc le terme ni dans le grec biblique (les références données par les concordances latines renvoient souvent à des textes non canoniques ; notons cependant
Hébr. 10, 29, « mereri supplicia »), ni chez les Pères ou théologiens de l'Église grecque. Mais l'absence du terme n'entraîne pas l'absence de l'idée, comme on le verra. Les discussions autour du mérite se situent en conséquence dans la théologie occidentale : c'est un point qu'il importe de noter.
Notion.
mereo, mereor(parfois
merito, déjà chez Caton),
meritumest largement étendue et leur emploi
Thesaurus linguae latinae, t. 8, Leipzig, 1966, col. 802-825). Cette signification déborde le domaine du droit, ou de la justice commutative. Le verbe et le substantif comportent habituellement l'idée d'une
valeur intérieure, avec une connotation plus qualitative que quantitative, assez bien exprimée dans cette formule de Marius Victorinus...
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