Auteur : John Eudes BAMBERGER.
 
Tome 10 - Colonne 1060
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Titre de l'article : MERTON (THOMAS), cistercien réformé, 1915-1968.
Début de l'article :
— 1. Vie dans le monde. — 2. Le moine et ses écrits. — 3. Doctrine spirituelle.
1. VIE DANS LE MONDE.
— Thomas Merton naquit à Prades (Pyrénées orientales), en France, le 31 janvier 1915. Son père Owen Merton, néo-Zélandais, était peintre paysagiste ; sa mère, Ruth, américaine, était elle aussi artiste et profondément convaincue qu'elle devait élever son fils sans souci des conventions. En fait, les vues de ses parents concernant la vie et les valeurs morales dépendaient beaucoup plus de l'art que de convictions religieuses et le jeune Thomas fut d'abord bien plus familier de la probité en matière esthétique que de la prière. Lui-même a présenté son arrière-plan familial et son importance au début de son autobiographie (The Seven Storey Mountain, New York, 1948, p. 3-4). Ses jeunes années ne furent guère heureuses. Il n'avait pas six ans lorsque sa mère mourut du cancer. De fréquents changements d'écoles dus aux voyages de son père, les absences prolongées de celui-ci lorsqu'il peignait dans la campagne lui firent connaître une solitude dont il garda la hantise tout au long de sa vie. Dès ses huit ans cependant, il trouva un dérivatif en écrivant et, en une seule année, il composa trois récits romancés ; il organisa aussi en cercle littéraire un groupe de jeunes garçons. Il ressentit vivement sa condition d'étranger, en particulier durant ses études à Montauban, et n'oublia jamais qu'il eut à « grandir dans des dortoirs », avec le sentiment profond qu'il différait de son entourage, qu'il n'était pas accepté de l'ensemble de ses compagnons. Quand son père partit pour l'Angleterre, Thomas entra à Oakham, puis à Clare College (Cambridge). Sur ces entrefaites, la mort de son père accrut son impression d'isolement et le poussa à une vie indisciplinée et dissipée, qui ne le rendit pas plus heureux. Il fut cependant bon étudiant et, lorsqu'il quitta l'Angleterre pour New York, ce fut pour s'adonner avec énergie et succès à la vie d'étudiant et d'écrivain. Peu après la mort de son père, — il avait alors dix-huit ans —, Merton avait fait un voyage à Rome et avait été impressionné par les mosaïques byzantines de la Rome chrétienne ; elles frappèrent...

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