— 1. Le genre. — 2. Occasion historique. — 3. Les Expositiones allégoriques. — 4. Textes et auteurs. — 5. Jugement d'ensemble.

1. Le genre.

— Sous le nom d'Expositiones Missae on entend, au sens strict, un genre particulier d'ouvrages qui, depuis les temps carolingiens jusqu'à la Contre-Réforme, ont imprégné la manière de comprendre la célébration eucharistique, chez les prêtres et les laïcs, dans la catéchèse, la prédication, et même la théologie. Une présentation exhaustive et scientifique des Expositiones Missae n'est pas actuellement possible. Certains textes, même parmi les plus anciens, n'ont pas encore fait l'objet d'éditions critiques, malgré les excellents travaux de J.-M. Hanssens. Une étude en profondeur, qui devrait mettre en lumière les principes directeurs, les moyens d'expression utilisés, les influences réelles, reste dans le domaine des souhaits. Pourtant, 1084 on peut dire déjà que l'époque des Expositiones a pris fin au moins avec la constitution Sacrosanctum Concilium de Vatican II ; en outre, une vue d'ensemble est désormais possible, grâce à de bonnes études préparatoires.

2. Occasion historique.

— La nécessité d'expliquer les rites de la célébration eucharistique s'impose dès que la liturgie d'une Église locale déterminée est devenue un modèle normatif, et que l'on ne tient plus compte des différences culturelles qui marquent la liturgie dans une Église locale différente. Tel fut le cas au plus tard dans l'Europe centrale du 8e siècle, lorsque l'empire franc, consolidé du dedans et du dehors, se mit à calquer sa vie religieuse sur les usages de l'Église de Rome. La décision la plus lourde de conséquences fut le maintien de la langue latine dans le culte ; comprise comme une langue étrangère ou de haute culture, elle fut élevée au rang de langue sacrée, fermant ainsi l'accès à la liturgie comme lieu d'évangélisation : la parole liturgique ne parle plus pour elle-même, mais elle a besoin...

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