Auteur : Jacques GUILLET.
 
Tome 10 - Colonne 1093
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Titre de l'article : METANOIA.
Début de l'article :
— 1. Vocabulaire. — 2. État des questions. — 3. « Se convertir ». — 4. Conversion dans le judaïsme. — 5. Metanoia. — 6. S. Paul et S. Jean.
1. Le vocabulaire : conversion, pénitence ou repentir ?
— Le flottement actuel, que ce soit dans les diverses traductions ou dans l'usage des auteurs et des prédicateurs, est assez significatif. On cherche à éviter le mot de pénitence, classique autrefois, aujourd'hui déprécié parce qu'il évoque la peine, celle de l'effort pénible autant que celle de la punition. On préfère conversion, qui paraît à la fois plus concret et plus positif, mais le mot, dans l'usage habituel, profane ou religieux, dit avant tout le passage d'une conviction à une autre, d'un comportement à un autre, et normalement l'adhésion à une foi. Seuls les familiers de la Bible sont prêts à donner à la conversion la valeur d'une attitude permanente. Repentir paraît trop limité pour exprimer un comportement général commandant toute l'existence, et trop marqué par une situation de péché. Peut-être ces hésitations expliquent-elles pourquoi aujourd'hui l'on entend souvent parler de metanoia, comme s'il s'agissait d'une réalité originale, qu'aucun vocable habituel ne rendrait exactement. Il est vrai en effet que l'appel à la metanoia dans la prédication de Jésus ou de l'Église naissante a quelque chose d'unique, et que toute l'existence chrétienne est marquée dans le nouveau Testament par une expérience originale, que rendent mal les mots habituels. Il n'est pas inutile pourtant, si l'on veut justement préciser cette originalité, de définir exactement le sens des vocables employés. Deux séries de mots, en grec comme en hébreu, couvrent le domaine qui nous occupe, ceux de la racine shûb, généralement traduits par des composés du verbe grec strefô : epistrefô, epistrofè, apostrefô, hupostrefô, etc, ceux qui se groupent autour de metanoeô /metanoia et répondent...

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