— D'une famille d'architectes originaires de Dreux, Paul Métézeau naquit à Paris en 1583. Il prit la licence en théologie au collège de Navarre ; on ne sait la date de son ordination, ni s'il exerça un ministère avant 1611, année où il fut l'un des premiers prêtres groupés par Pierre de Bérulle pour former l'Oratoire. Son zèle ardent, que Bérulle tâcha parfois de modérer, et ses talents oratoires firent de lui l'un des missionnaires les plus actifs de la jeune congrégation ; ses prédications furent souvent l'occasion de jeter les bases d'un établissement oratorien : ainsi à Angers, Toulouse, Bordeaux et Marseille. Successivement supérieur des maisons de Dieppe (1614), Tours (1616), Angers (1619), Lyon (1620), Marseille (1625), Toulon (1626), du séminaire de Saint-Magloire à Paris (1627), assistant de la congrégation auprès de Ch. de Condren à partir de 1629, il prêchait le carême à Calais quand la mort l'interrompit le 17 mars 1632. Outre l'efficacité du missionnaire qui obtenait souvent des conversions, on a souligné sa place dans l'histoire de l'éloquence religieuse en France : il fut l'un des premiers à écarter l'érudition profane et les fioritures de rhétorique, pour donner un exposé théologique rigoureux nourri de nombreux textes scripturaires et patristiques. Aussi ses plans de sermons pouvaient-ils constituer un cours de théologie : Theologia sacra juxta formam evangelicae praedicationis distributa, Lyon, 1625. Ce sont aussi ses prédications qui fournirent le fond de deux ouvrages parus en 1627 à Paris : composé à la demande de Clément, son frère aîné, qui souhaitait « quelque petit exercice et formulaire de prières et intérieures occupations pour chaque jour de la semaine », L'Exercice intérieur de l'homme chrétien présente des thèmes d'oraisons et de colloques sur les attributs de Dieu, les mystères du salut et les actes de piété ; y sont joints des avis pratiques « propres à l'usage ordinaire de la dévotion ». Le Traité de la vie parfaite par imitation et ressemblance de Jésus-Christ, se fondant sur « la générale vertu et dignité du mystère de l'Incarnation » (ch. 1), développe l'idée bérullienne d'une conformité aux mystères de Jésus « selon la participation...

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