— Théologien et exégète, Ioannes Michaelis ou 1198 Gallicus est aussi un témoin du spiritualisme franciscain provençal. A la suite de Luc Wadding, les historiens et même F. Stegmüller le font vivre à la fin du 15e siècle. En fait, Jean Michel, que les manuscrits appellent toujours frater sans jamais lui donner les titres de magister ou de doctor, naquit à Sommières, au diocèse de Nîmes, après 1250. Il entra chez les frères mineurs de la province de Provence ; l'explicit du manuscrit 465 (début 15e s.) de la bibliothèque Antoniana de Padoue le dit de la custodie d'Alès. On ignore où il fit ses études ; ce fut probablement au studium generale de Montpellier ; on ne connaît pas non plus le lieu de son enseignement. Sa carrière littéraire s'étendit sur les années 1280-1310 ; son commentaire du 3e livre des Sentences peut être daté de 1292. Michel laisse une trentaine d'ouvrages, la plupart inédits, souvent anonymes, parfois attribués à d'autres auteurs, et dispersés en diverses bibliothèques d'Europe. Son Expositio in Danielem et son commentaire des deux premiers livres des Maccabées furent édités parmi les apocryphes de Thomas d'Aquin (vg éd. d'Anvers, 1612 ; éd. de Parme, t. 23, 1868 ; éd. Vivès, Paris, t. 31, 1876). Au procès de canonisation de Delphine de Puymichel, le gardien des franciscains d'Apt déposa que Michel, qu'il qualifie de « grand clerc in sacra pagina et de bonne réputation dans l'ordre », vint consulter la servante de Dieu sur des points de théologie. Il mourut dans les années 1320/25. Le commentaire sur le 3e livre des Sentences présente cinquante-six questions sur la vie et les privilèges de Marie, depuis sa première sanctification dans le sein maternel jusqu'à son assomption, son couronnement et sa maternité spirituelle au ciel ; Michel insiste sur le don de contemplation qu'elle reçut de son Fils, sur son imitation du Christ et sa pauvreté évangélique (dist. 3-4 et 22). Dans la même tonalité spirituelle, il expose ensuite les vertus théologales (en particulier la charité,...

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