Auteur : Henri de GENSAC.
 
Tome 10 - Colonne 1286
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Titre de l'article : MIRAILLET (PIERRE), jésuite, 1586-1662.
Début de l'article :

— Né à Riez (Alpes-Maritimes) le 16 avril 1586, entré dans la compagnie de Jésus le 21 octobre 1604, Pierre Miraillet enseigna dans les collèges, puis fut prédicateur durant vingt-sept ans. Il mourut à Aix-en-Provence le 29 septembre 1662. Il présente son ouvrage, Les entretiens délicieux et profitables à toute sorte de personnes (Avignon, 1654, 446 + 276 p.), comme la mise en forme littéraire de conférences données pendant des retraites. La première partie comprend vingt entretiens ayant d'abord pour thème la caducité des grandeurs humaines et les causes de leur ruine : athéisme, astrologie, mauvais livres, mariages mal assortis, cupidité, ambition (surtout parmi les gens d'Église), hypocrisie, haines et vengeances. L'auteur montre ensuite comment Dieu se sert des revers de fortune pour amorcer une conversion qui peut déboucher, assez souvent, sur l'appel à la consécration religieuse. Les derniers entretiens roulent sur ce sujet : dangers que l'on court si l'on refuse la vocation, pour soi-même ou pour les siens ; bonheur de ce genre de vie et son efficacité pour le bien de l'Église. Miraillet n'est pas théologien ; il affectionne la peinture de moeurs et les exemples anecdotiques ; son style est facile, fleuri, prolixe. On pourrait, d'une certaine manière, lui décerner l'épithète d'humaniste dévot pour caractériser son optimisme sur la capacité de notre nature à bien profiter de la grâce et une ingénuité assez superficielle.

La seconde partie est une histoire de saint Stanislas Kostka où la volonté d'édifier l'emporte de beaucoup sur la rigueur scientifique. Miraillet imagine facilement à partir des données les plus ténues ; il n'évite pas toujours la puérilité. On trouve une version un peu abrégée du texte précédent dans le Discours panégyrique à la… mémoire du B. Stanislas Kostka (Lyon, 1655).

Miraillet avait aussi pratiqué la controverse antiprotestante. Un Discours… touchant les fourberies d'un ministre (Lyon, 1655) montre une véhémence agressive qui contraste avec le ton doucereux des pièces antérieures.

Sommervogel, t. 5, col. 1122-1123.

Henri de GENSAC.

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