Auteur : Pierre ADNÈS.
 
Tome 6 - Colonne 117
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Titre de l'article : GARDE DES SENS.
Début de l'article :
— La doctrine de la garde des sens semble s'être constituée par analogie avec celle de la garde du coeur (voir l'article précédent). Elle n'occupe pas dans la littérature spirituelle orientale une place aussi importante que cette dernière, à laquelle d'une certaine manière elle se ramène. Mais elle est très fréquemment attestée en Occident, où l'expression même de garde des sens se rencontre en fait plus souvent que celle de garde du coeur. Comme il s'agit d'affirmations assez simples, se répétant inlassablement, parfois presque mot à mot, une étude historique et chronologique de ce thème spirituel n'est guère indiquée. On se contentera d'en dégager les principaux aspects doctrinaux. — 1. Notion. — 2. Fondements. — 3. Nécessité. — 4. Modalités. — 5. But.
1. Notion.
— Dans l'expression garde des sens, le mot sens désigne, non les sens dits intérieurs, imagination et mémoire sensible, dont la garde fait traditionnellement partie de celle du coeur, mais les sens externes, que la philosophie ancienne conçoit au nombre de cinq : la vue, l'ouïe, l'odorat, le toucher et le goût, auxquels les auteurs spirituels ajoutent généralement la langue en tant qu'organe de la parole extérieure. On peut définir la garde des sens comme l'attitude de constante vigilance, d'attentive surveillance, qui vise à prévenir ou à détourner les sens de toute activité désordonnée, c'est-à-dire telle qu'elle puisse entraîner pour l'âme un préjudice, un dommage d'ordre moral ou spirituel, qu'il s'agisse de péché proprement dit, de simple imperfection, ou encore de trouble et de distraction inutiles. La tradition s'accorde à reconnaître une importance spéciale à la vue, l'ouïe et la langue. On ne traite ici que de la garde des sens en général, — d'où la portée assez limitée de cet article —, et non de la garde propre à chacun des sens en particulier. Cette garde ne se distingue pas en fait de la lutte contre les mouvements désordonnés, les passions et les vices qui relèvent directement de l'exercice de certains sens, ainsi que de la pratique des vertus...

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