— 1. Époque patristique. — 2. Moyen âge. — 3. Depuis le 16e siècle. Venu pour accomplir le dessein salvifique voulu « par le coeur de la miséricorde de notre Dieu » (Luc 1, 78), Jésus a promulgué, en l'appuyant par l'exemple de sa propre charité attentive et universelle (Mt. 9, 36 ; 14, 14 ; 15, 32), le précepte exigeant : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » (Luc 6, 36 où la miséricorde réalise la « perfection » proposée dans les mêmes termes en Mt. 5, 48). Si le commandement est formulé à propos du pardon des offenses (Mt. 18, 33) ou de l'amour des ennemis (Luc 6, 36), l'idée d'une compassion active ressort davantage de la parabole du samaritain « qui exerce la miséricorde » envers un blessé étranger à sa nation (Luc 10, 37) et du tableau du jugement final où les « justes » sont « bénis du Père » (« bienheureux » et objet de miséricorde parce que « miséricordieux », Mt. 5, 7) pour des gestes qui, à travers les malheureux, ont atteint le Seigneur lui-même (Mt. 25, 31-46). Voir article précédent. La prédication par les apôtres du « commandement 1329 nouveau » (Jean 13, 34) souligne la nécessité de traductions concrètes de la foi et de la charité dans des « oeuvres » (Jacq. 2, 13-14) : le disciple du Christ, pour « aimer en acte et en vérité », ne peut « fermer ses entrailles » devant les besoins de son frère (1 Jean 3, 17-18), tandis que l'absence de miséricorde caractérise les païens (Rom. 1, 31). Dans les premières communautés, les formes les plus prônées de cette ouverture du coeur sont le pardon mutuel (Col. 3, 13), le partage des biens (Act. 4, 34-35), l'aumône (Act. 9, 36 ; 10, 2. 4. 31), l'hospitalité (1 Tim. 5, 10), le soin de la sépulture (Act. 8, 2) : tous gestes que l'ancien Testament louait déjà comme actes de la piété, c'est-à-dire de la bonté compatissante, et qui n'étaient pas inconnus du...

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