— Préliminaires. — 1. Enjeu de la problématique. — 2. Dynamique de la religion. — 3. Pour une Église de coeur. — 4. Du Christ à la christologie.

PRÉLIMINAIRES : POSITIONS ET PROPOSITIONS.

— Ce que, surtout depuis l'encyclique Pascendi (8 septembre 1907), on a pris l'habitude d'appeler le modernisme, fut, dans l'histoire de l'Église, une crise dont les effets semblent se prolonger encore et dont, à l'autre extrémité, les origines se mêlent.

1° Actualité.

— Le sujet n'a pas cessé d'entretenir la curiosité ; depuis plusieurs années, il suscite un intérêt renouvelé. La publication, encore incomplète, des documents, des correspondances surtout, permet de juger de l'ampleur des problèmes débattus. De nombreux travaux y sont consacrés. Les premiers traitent de l'ensemble de la période, oeuvres pour la plupart de contemporains (J. Rivière, A. Houtin, J. Brugerette, É. Lecanuet). Les études se sont ensuite spécialisées. R. Marlé (Au coeur de la crise moderniste, Paris, 1960 ; cité Marlé) a reconstitué « le dossier inédit d'une controverse », autour de M. Blondel et de Fr. von Hügel ; É. Poulat (Histoire, dogme et critique dans la 1416 crise moderniste, Paris-Tournai, 1962 ; cité Poulat) a « opéré une mince coupe dans le temps… de L'Évangile et l'Église (novembre 1902) à l'encyclique Pascendi (septembre 1907) », années « où les controverses furent les plus vives, les plus nourries, les plus variées » (p. 26-27). Il ne saurait être question de faire la synthèse de ces efforts. D'abord parce que l'attention se porte ici sur les aspects spirituels, guère analysés pour eux-mêmes. Ensuite parce que les études des contemporains n'excluent pas les a priori, et que les études récentes ne sont pas à l'abri de tout danger d'anachronisme, même si les derniers essais reconnaissent la dimension temps nécessaire à toute compréhension. Le recours à la seule problématique de l'époque...

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