— Né à Toulouse le 5 juin 1660, admis dans la compagnie le 13 août 1676, Guillaume-St. Mondran fut professeur de grammaire, humanités, rhétorique et philosophie, et préfet au collège de Toulouse durant une vingtaine d'années. Il est aussi, dans cette même ville, directeur de plusieurs congrégations d'artisans. Il meurt à Toulouse le 21 septembre 1732. Dans son principal ouvrage, L'artisan chrétien et les devoirs des personnes d'une condition médiocre (2 vol., Toulouse, 1728-1730), un assez long avertissement rappelle l'existence de deux publications antérieures (Règles, prières et pratiques pour la congrégation des artisans, Toulouse, 1717, et Pratique de dévotion pour les principales actions du chrétien, Toulouse, 1717), et en annonce d'autres qui n'ont pas été réalisées. Dès le principe l'auteur déclare son intention d'être simple et concis, d'éclairer et de toucher. A cette fin il s'abstiendra de donner les références de ses emprunts explicites ou implicites aux Pères de l'Église et aux théologiens ; il s'en tiendra aux conclusions les plus communément admises ; il évitera toute affectation littéraire. Effectivement, L'artisan chrétien, très subdivisé, procède un peu à la manière d'une vulgarisation élémentaire des cas de conscience. Chaque tome comprend deux parties où le lecteur apprend tour à tour ses devoirs « dans les diverses situations de la vie » (âge, situation de fortune, travail ou repos, santé ou maladie) ; « dans la vie de relation » (famille et profession) ; « par rapport à tous les contrats qu'il fait avec ceux avec lesquels il traite » ; « pour éviter les péchés de la langue auxquels on est le plus sujet ». L'intention est de résoudre immédiatement les problèmes de vie quotidienne ; les considérants théoriques demeurent brefs et rudimentaires. La tendance est plutôt rigoriste ; par exemple, au sujet de la réparation des médisances, du report de l'absolution dans certains cas de récidive, et généralement dans la façon très sérieuse d'envisager une existence qui doit 1649 tendre à devenir irréprochable. La visée proprement parénétique se marque dans la mise en oeuvre de divers procédés oratoires ainsi que dans les prières qui clôturent...

[...]