Auteur : Gilbert CHÉREST.
Tome 10 - Colonne 1656
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Titre de l'article : MONNIER (HILARION), bénédictin, 1646-1707.
Début de l'article :
— Né à Toulouse-le-Château (Jura) en 1646, Hilarion Monnier fit profession chez les bénédictins de Saint-Vanne à Saint-Vincent de Besançon le 2 août 1664. Il mourut à l'abbaye de Morey le 17 mai 1707, après avoir été prieur à Montroland (1684), Luxeuil (1685 et 1697), Jouhe (1692), Morey (1694 et 1705), Saint-Symphorien (1693) et Saint-Vincent de Metz (1696), Besançon (1700).
Entré à l'abbaye de Saint-Mihiel au moment où éclatait la polémique opposant Mabillon et l'abbé de Rancé au sujet desfictions(pénitences imposées pour des fautes imaginaires), Monnier s'aligne sur la position adoptée par son abbé, Henri Hennezon, et par sa communauté ; il rejette comme hétérodoxe l'ascèse individuelle imposée par Rancé, au préjudice de la grâce efficace. Saint-Mihiel était proche de Haute-fontaine, dont l'abbé, Guillaume Le Roy † 1684, et son « ange gardien », Germain Vuillart, entretenaient avec nos vannistes des relations suivies (cf DS, t. 9, col. 693-696). Monnier fut bien accueilli dans ce milieu et devint rapidement la cheville ouvrière du jansénisme dans sa congrégation. En 1677, envoyé en mission à Paris, hébergé à Saint-Germain-des-Prés, il se lie avec Mabillon † 1707 (DS, t. 10, col. 1-4), fait la connaissance de Pierre Nicole † 1695, Jacques J. Duguet † 1733 (DS, t. 3, col. 1759-1769), Antoine Arnauld † 1694 (DS, t. 1, col. 881-888) ; leur influence fut déterminante. Aux qualités que lui reconnaît Basile Payen (dans sa
Bibliothèque séquanoise, f. 115), « un esprit vif, brillant, possédant une grande éloquence naturelle », il faut ajouter que ses relations feront de ce théologien un janséniste militant et agressif. Dans sa lettre à Vuillart du 15 novembre 1675 (archives d'Amersfort, P.R. 917), Monnier expose les fondements de sa vie spirituelle : à la suite de Pascal, il retrouve dans le jansénisme la tradition authentique de l'Église, voie moyenne, également éloignée de la justification par la foi seule (erreur de Calvin) et de la justification par les oeuvres (hérésie pélagienne) : « La doctrine de la prédestination gratuite, enseignée par saint Paul et par saint Augustin.., doit tenir nécessairement un chrétien dans un certain milieu, qui le fait toujours nager entre la crainte et l'espérance… C'est sans doute dans ces deux sentiments de...
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