— Né à Paris en 1867, fils du pasteur Théodore Monod, Wilfred (contraction de William Frédéric) Monod fut pasteur en Normandie (Condé-sur-Noireau, Rouen), à Paris au temple de l'Oratoire, et professeur à la faculté de théologie protestante de Paris. L'un des chefs du mouvement du christianisme social, il fut en 1912 président du comité général de l'Union nationale des Églises réformées de France. Il prit part comme délégué du protestantisme français aux grandes assemblées oecuméniques de Stockholm (1927) et de Lausanne (1928). Il mourut à Paris en 1943. Son oeuvre, considérable, comporte la publication de centaines de sermons, d'une forte originalité de style et d'une grande profondeur : d'abord une première série sur la personne du Christ (Il a souffert, 1894 ; Il règnera, 1895 ; Il vit, 1898), puis une série sur l'Évangile du Royaume (1900). Après la première guerre mondiale, il publia une quinzaine de volumes de prédication, qui constituent un remarquable effort pour « donner une âme à la Société des Nations ». En même temps paraissaient des volumes de méditations d'une grande richesse spirituelle : Prière et silence (1912), Pour communier (1914), Silence et prière (1918), etc. Très attentif à la mentalité de son époque, il y décelait, suivant sa propre expression, d'un côté un Messie sans messianisme, entendant par là une annonce du Christ sans programme social, et de l'autre un messianisme sans Messie, c'est-à-dire une espérance de renouveau en dehors de la personne du Christ. Il s'efforçait de concilier ces deux attitudes par ses conférences Aux croyants et aux athées (1906). Il y exposait, devant l'insoluble problème de la souffrance, sa conception théologique d'un Dieu limité, ni omnipotent, ni omniprésent, d'un Dieu qui devient. Nous sommes loin du premier article du Credo : « Je crois en Dieu, le Père tout-puissant » et de la prédication calviniste de la souveraineté de Dieu. Il devait en 1934 exposer sa théodicée dans les trois gros volumes du Problème du Bien. Essai de théodicée et journal d'un pasteur (3 vol., Paris). Après avoir parlé du problème du mal, il examine le problème du Bien. Il...

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