— 1. Vie et oeuvres. — 2. Pensée religieuse. 1663

1. VIE.

1° Enfance et adolescence.

— Charles de Montalembert est né à Londres en 1810, d'un père, Marc-René (1777-1831), qui fut officier dans l'armée de Condé et servit aussi dans la cavalerie britannique, et d'une mère de souche écossaise, Élise Rosy Forbes. Le jeune Charles demeure en Angleterre sous l'influence de son grand-père maternel, grand voyageur et naturaliste, lorsque son père reçoit de Louis XVIII la fonction de ministre de France à Stuttgart. A la mort de l'aïeul (1819), Charles suit à Paris les cours du lycée Bourbon. Il en sort passionné de tout et disposant d'un bagage culturel considérable. Très tôt, il se plaît dans la compagnie de Claude Busson, prêtre des Missions étrangères, qui contribue efficacement à la conversion de sa mère au catholicisme (1822). La fine sensibilité de Charles et son intelligence très en éveil sont sollicitées par une réflexion religieuse d'adulte.

2° « Ultramontain libéral ».

— En 1830, alors que son père l'invite à rentrer en Angleterre, la révolution de juillet le remplit de joie. Tout pétri d'admiration pour le système politique anglais, il arbore la cocarde tricolore. La fondation de L'Avenir (16 octobre 1830 ; DS, t. 9, col. 150-156) par Félicité Lamennais et de l'Agence générale pour la liberté religieuse confirme son enthousiasme : à ses yeux le catholicisme trouve enfin l'occasion de s'allier au pouvoir. Aux côtés de H.-D. Lacordaire (1802-1861 ; cf DS, t. 9, col. 42-48) dont il se fait un grand ami, il collabore à l'oeuvre mennaisienne et se pose en défenseur des libertés fondamentales (conscience, presse, association, enseignement). Il pense que naîtra ainsi le vrai libéralisme qui régénérera le monde avec une efficacité d'autant plus grande que « la liberté est régénérée par Dieu ». Une telle analyse suggère l'harmonie du catholicisme et d'une certaine démocratie. Le décès de son père, en 1831, permet à Charles d'entrer par hérédité à la Chambre haute : il y prononce le premier discours de sa...

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