— Né à Paimpol (Bretagne) le 30 janvier 1900, d'une famille du Limousin, Yves de Montcheuil acheva le cours de ses études secondaires au collège des jésuites à Jersey, puis entra dans la compagnie de Jésus le 1er décembre 1917. Plus tard il suivit les cours en Sorbonne et obtint la licence en philosophie (1924-1926). Ordonné prêtre en 1932, il couronna ses études à Rome et acquit le doctorat en théologie en 1934. Dès 1935, et jusqu'en 1944, il enseigna la théologie à l'Institut catholique de Paris, sauf pendant l'année scolaire 1677 1939-1940 où il fut mobilisé. Dans la nuit du 10-11 août 1944, il était fusillé à Grenoble, en raison de sa présence parmi les résistants du Vercors. Cette mort tragique n'a pas permis à Yves de Montcheuil de mener à bien une oeuvre théologique dont ses amis et élèves de l'Institut catholique attendaient beaucoup. Quelques articles, des notes de cours, des résumés d'auditeurs, rassemblés après sa mort, constituent l'oeuvre écrite laissée par Y. de Montcheuil, avec sa thèse romaine sur Malebranche et le quiétisme. Il mérite cependant une place dans l'histoire de la spiritualité, en raison de l'influence profonde qu'il exerça parmi les étudiants de Paris et dans le milieu universitaire, dans les années 1940-1944. Théologien, il ne voulut jamais séparer la réflexion dogmatique de la vie spirituelle : « Toujours, chez lui, le travail de l'intelligence s'achevait en élan de l'âme… La réflexion doctrinale n'avait pas émoussé la vigueur de l'intuition religieuse » (H. de Lubac). Conseiller spirituel d'étudiants, attentif aux problèmes difficiles de l'époque, il ne cessa de rappeler l'exigence du Royaume, mettant en garde contre la confusion des résultats immédiats avec la visée apostolique : le cours sur le Royaume et ses exigences et la conférence Pour un apostolat spirituel (dans Problèmes de vie spirituelle, Paris, 1957) sont révélateurs de la qualité de l'enseignement de Montcheuil. Il sut unir le rappel du renoncement et de l'abnégation évangélique à l'affirmation de la souveraine liberté du chrétien, conduit par l'Esprit : sa fidélité profonde à la tradition était inventive : « Ce ne sont pas les...

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