— Luigi Vicini naquit le 1er mars 1839 à Sant'Agata Feltria dans le Montefeltro (Marches d'Ancône). Il étudia au collège des Scolopes à Urbino, puis entra au séminaire du diocèse de Pennabili. Ordonné prêtre en 1861, il fut nommé chanoine de la collégiale de son pays natal. Apprécié pour ses talents de prédicateur, il s'attira incompréhensions et tracasseries en 1679 raison de son enthousiasme pour les idées d'unité italienne, de liberté et de fraternité sociale. Cette situation le conduisit à une crise intérieure profonde au cours des années 1867-1869. Il abandonna un moment son diocèse et tenta même un suicide. Ayant recouvré la paix, il s'orienta vers la vie franciscaine. Après un temps de retraite au Mont Alverne, il se fixa, en septembre 1871, pour réfléchir et travailler, au célèbre ermitage de L'Incontro, près de Florence. Il prit l'habit le 8 septembre 1874, sous le nom d'Agostino da Montefeltro. Dès sa profession simple, le 12 juin 1875, débuta une intense activité de prédication. Il fit profession solennelle à Assise le 16 octobre 1882. Admirateur de Lacordaire et des conférenciers de Notre-Dame de Paris, il introduisit dans son pays les conférences apologétiques. Sa connaissance des problèmes et des courants de pensée contemporaine lui permit d'affronter avec efficacité les idéologies scientistes et socialistes athées. Sa parole vise surtout la défense des grandes vérités de la foi, mais elle contribua aussi à sensibiliser un large public au problème de la classe ouvrière, au cours des années qui précédèrent la publication de Rerum Novarum (1891). Les conférences des carêmes qu'il prêcha à Bologne (1885), Pise (1886), Florence (1887), Turin (1888), Rome (1889), Milan (1890), Pise (1891), Naples (1892), soulevèrent l'enthousiasme. Sténographiées, elles connurent, grâce à la presse, une large diffusion, et furent traduites en allemand, anglais et espagnol, à l'initiative de responsables de cercles de formation chrétienne pour les travailleurs. Demandé par Léon XIII, le carême de 1889, prêché à Rome à San Carlo al Corso, fut un tel événement que Montefeltro fut chargé officieusement de suggérer, dans sa finale, un rapprochement entre l'Église et l'État italien. La tentative souleva de tous côtés...

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