Titre de l'article : MORE (HENRY), philosophe et poète anglican, 1614-1687.
Début de l'article :
— 1.
Vie. — 2.
Doctrine.
— Né à Grantham (Lincolnshire), Henry More était fils d'ardents calvinistes ; ne pouvant accepter le système calviniste, il devint anglican dès sa jeunesse. A quatorze ans, il fut envoyé à Eton School pour y compléter ses études du latin et du grec. Entré à Christ's College, à Cambridge, en 1631, il en devint
fellow en 1639 et vers le même temps reçut les ordres. Il vécut dès lors à peu près constamment dans son collège, refusant les divers postes honorifiques qui lui furent offerts. Il ne fit aucun mystère de son attachement à l'Église anglicane, à un moment où il était dangereux de le manifester, et s'acquit une réputation de sainteté et de science. Friand de musique, il l'était plus encore de la conversation avec ses amis qui le tenaient pour un oracle. Il mourut à Cambridge le 1
er septembre 1687 et fut enseveli dans la chapelle de son collège.
— Philosophe et poète chrétien, Henry More joue un rôle important dans le développement de l'école des Platoniciens de Cambridge fondée par Benjamin Whichcote (1610-1688). Ce groupe avait pour but de ramener l'Église à « sa nourrice aimante la philosophie platonicienne ». De ce groupe, More est l'homme qui est le plus marqué par un mysticisme rayonnant. C'est un visionnaire intuitif pour qui la réalité du monde invisible est plus qu'une conviction intellectuelle ; dès sa prime enfance, il en a une impression profonde qu'il exprime ainsi : « that exceeding hale and entire sense of God which nature herself has planted deeply in me ». Pendant les années de jeunesse il étudie la philosophie « avec une soif extraordinaire », nous dit-il. Ensuite survient une période de doute qui dure trois ou quatre ans, et qui le laisse déboussolé et affamé. Après cette nuit obscure de l'intelligence, il se sent porté vers une discipline intérieure et un dépouillement total. Désormais toute son oeuvre est conçue comme un rayonnement de ce monde invisible qui est pour lui une vérité primordiale. Certes, c'est Platon surtout qui le libère à la fois de la rigidité du calvinisme de l'époque et de l'insécurité du scepticisme, mais cette...
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