Auteur : Daniel MISONNE.
 
Tome 6 - Colonne 135
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Titre de l'article : GASPARD AYNDORFFER, bénédictin, † 1461.
Début de l'article :
— Issu d'une famille patricienne de Munich, Gaspard Ayndorffer reçut sa formation à l'école de Tegernsee. Il se fit moine en cette abbaye. En 1426, l'observance de Melk y étant introduite, l'abbé Hildebrand Kastner résigna sa charge, et Gaspard, alors le plus jeune des profès, — il avait à peine vingt-cinq ans —, fut désigné pour lui succéder. Il dirigea l'abbaye trente-cinq ans durant. Il réforma la discipline intérieure, élargit le recrutement de sa communauté, jusque-là exclusivement noble, encouragea les lettres et les sciences. Le redressement qu'il opéra fut remarquable, et il mérita d'être appelé « restaurator monasterii, alter fundator ». On ne possède de lui aucune oeuvre, et il semble qu'il n'en ait point écrite. Ziegelbauer affirme qu'il rédigea le Caeremoniale monastico-benedictinum, édité à Tegernsee en 1737 ; mais rien n'autorise cette attribution. On conserve toutefois de Gaspard un certain nombre de lettres, dont dix-sept ont été publiées. Les plus intéressantes sont incontestablement celles qu'il échangea avec Nicolas de Cuse entre 1451 et 1456. Les moines de Tegernsee goûtaient fort le De docta ignorantia, et le prieur, Bernard de Waging, en proclamera même les mérites (Laudatorium doctae ignorantiae). Gaspard Ayndorffer se fera auprès de Nicolas de Cuse l'interprète de ses religieux, pour solliciter de lui des éclaircissements. Une question surtout le préoccupe : l'âme peut-elle, sans la connaissance intellectuelle, s'élever à Dieu par le seul sentiment ? Nicolas répondra qu'on ne peut aimer que ce qui est bon, que tout mouvement affectif vers Dieu implique une certaine connaissance mais aussi une ignorance, sans quoi on cesserait de tendre vers lui ; c'est une docte ignorance. Gaspard Ayndorffer mourut le 17 janvier 1461. Trois jours plus tard, Bernard de Waging annonçait l'événement dans une Epistola encyclica, qui retrace l'activité du défunt. Les lettres de G. Ayndorffer ont été éditées par B. Pez, Bibliotheca ascetica antiquo-nova, t. 8, Ratisbonne, 1725, p. 586-588, et E. Vansteenberghe, Autour de la Docte Ignorance. Une controverse sur la théologie mystique au XVe siècle, coll....

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