— Né à Liège, Bertrand Moreau, fils d'Henri et d'Élisabeth Dalleur, y fut baptisé en l'église de Saint-Jean-Baptiste le 2 novembre 1624. Tonsuré à onze ans, il ne reçut que les ordres mineurs et le sous-diaconat, à Bruxelles en 1654, pour pouvoir devenir chanoine en la collégiale Saint-Pierre de Louvain, d'où il passa en décembre 1656 à celle de Sainte-Croix de Liège ; il y demeura jusqu'à sa mort, le 17 février 1696. Les titres de ses ouvrages, un peu longs, en expriment exactement le contenu : De l'aumône ou des devoirs des riches envers les pauvres, Liège, 1673, où Moreau manifeste sa préoccupation principale, la charité. Deux autres ouvrages vont dans le même sens : Le tableau de la misère des pauvres malades incurables et de la charité qu'on doit exercer en leur endroit, Liège, 1685 ; il collabora par ce livre à la fondation d'un hospice pour incurables ; — Les belles prisons où l'on excerce la charité et la patience. Œuvre divisée en deux parties. La première excite les chrétiens à la charité envers les prisonniers, la seconde force les prisonniers à la patience par beaucoup de motifs, Liège, 1687. Moreau a écrit en outre : Considérations morales tirées des ouvrages de la nature et de l'art, remplies de quantité de maximes et d'exemples très propres pour former un honnête homme selon l'esprit du christianisme, Liège, 1683, 1686 ; méditations pour gens du monde réalisées à partir de curiosités naturelles (éclipse, écho), d'outils comme le fil à plomb, ou d'oeuvres d'art comme le portrait du roi Midas ; — Recueil curieux d'un grand nombre d'actions fort différentes des saints et d'autres personnages distingués qui ont vécu dans ces deux derniers siècles, Liège, 1696, où Moreau reprend les meilleures anecdotes édifiantes dont 1732 ses oeuvres sont remplies ; — son Traité de la simonie. Particulièrement des voiles dont on la couvre aujourd'hui (Liège, 1687) critique spécialement des pratiques comme les « renonciations en faveur », les « reconnaissances » et la « confidence », et ne craint pas d'en donner des exemples vécus. Moreau ne se montre ni exégète, ni théologien, ni moraliste au sens technique de ces...

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