Auteur : Louis GRILLON.
 
Tome 10 - Colonne 1733
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Titre de l'article : MOREAU (DENYS), fontevriste, 17e siècle.
Début de l'article :
— On ne connaît de Denys Moreau que ce qu'il dit de lui-même dans l'Épître dédicatoire de son Traitté de la sapience ou de l'esprit de Dieu… (Paris, 1637) adressée à l'abbesse de Fontevraud Louise de Bourbon Lavedan (1611-1637). Vers 1617, il aurait été chargé de la formation de la « jeunesse » tant à Fontevraud qu'au séminaire de La Flèche créé pour les jeunes religieux étudiants. Après une dizaine d'années passées dans cette fonction, il aurait été envoyé au prieuré de Foicy près de Troyes. Vers 1633, il compose son ouvrage, est nommé l'année suivante au « vicariat d'Aquitaine » et vers 1637 à celui de France. De 1638 à 1641, il est donné comme grand prieur de Saint-Jean de l'Habit et, en 1639, comme visiteur de la province d'Auvergne (cf Histoire de l'ordre de Fontevrault, citée infra t. 2, p. 9 et 248). On ignore la date de sa mort. Le but du Traitté, qui s'adresse aux moniales, est de leur donner « un esprit uniforme » pour pallier la multiplicité et la diversité des directeurs spirituels. A part quelques allusions à la spiritualité propre de l'ordre pour laquelle il renvoie à d'autres ouvrages, ce livre « compilé » se présente comme un catéchisme de la vie religieuse, en quoi se résume la pratique de la « sapience ». L'auteur s'y révèle sage, avisé et prudent. 1734 Ainsi, parlant de l'eucharistie (ch. 8), il recommande de la recevoir « toutes fois et quantes qu'il y a communion sans vous amuser davantage à penser si en estes dignes ou non car, si vous vouliez attendre que vous en fussiez dignes, vous attendriez jusques au jugement, ». Quant à l'oraison mentale, « matière très diffìcile à expliquer », « plusieurs se trompent et séduisent » ; c'est elle qui fournit le plus long chapitre de l'ouvrage (ch. 10, p. 292-387). Les religieuses doivent bannir tout orgueil ou complaisance en ce domaine. Moreau insiste sur le discernement (cf aussi ch. 11 sur les inspirations divines). Pour lui, « l'esprit d'oraison est l'esprit de sapience » ; l'oraison mentale, dont on introduisait alors la pratique officielle dans l'ordre, semble être une sorte d'oraison vocale à bouche fermée et de repos avant la reprise des exercices...

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