Auteur : André DUVAL.
 
Tome 10 - Colonne 1736
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Titre de l'article : MORELL (JULIENNE) dominicaine, 1594-1653.
Début de l'article :
— Julienne Morell est née à Barcelone le 16 février 1594 ; son père, riche banquier devenu veuf peu après la naissance de sa fille, découvre assez rapidement les exceptionnelles capacités intellectuelles de Julienne, et ambitionne d'en faire comme un enfant prodige. A Barcelone d'abord, puis à Lyon où il doit bientôt s'exiler après avoir été compromis dans une affaire de meurtre, il lui donne les meilleurs maîtres en lettres classiques (latin, grec, hébreu) et modernes (français, italien, espagnol). A douze ans Julienne peut soutenir publiquement des thèses de philosophie à Lyon. Voulant en faire une doctoresse en droit, son père lui fait mener une vie austère et l'oblige à neuf heures de travail intellectuel par jour. Pour se donner plus de chances dans la réussite de ses projets sur sa fille, il s'établit à Avignon en 1608. Mais la jeune fille sait tirer parti des relations que lui vaut déjà sa célébrité de savante pour échapper à la tutelle de plus en plus tyrannique de son père ; elle se réfugie chez les moniales dominicaines du monastère de Sainte-Praxède, à Avignon, alors en plein essor de réforme. Finissant par céder au désir de sa fille, le père lui refuse la dot qui serait normalement nécessaire à son admission comme religieuse ; de nouveau les belles relations interviennent pour obtenir de Rome les dispenses requises. Julienne peut ainsi recevoir l'habit le 8 juin 1609 ; elle fait profession le 20 juin 1610. Elle est maîtresse des novices, sous-prieure, et, à trois reprises, prieure du monastère (1636-1639, 1642-1645, 1648-1651). Elle meurt le 26 juin 1653. Exceptionnellement savante, religieuse édifiante, Julienne Morell n'est pas un auteur spirituel original. Ses écrits témoignent d'une bonne connaissance des thèmes alors classiques en spiritualité. — Traité de la vie spirituelle par S. Vincent Ferrier… avec des remarques… (Lyon, 1617 ; Paris, 1619 ; Poitiers, 1866), commentaire qui est un florilège spirituel où sont beaucoup utilisés Bernard de Clairvaux et Barthélémy des Martyrs, et même Alvarez de Paz ; la pureté du coeur est la préparation à la charité et à l'union divine (ch. 4). Extraits, sous le titre Le chemin de la perfection, publiés par M.-J. Rousset dans Œuvres spirituelles de la V. M. J. Morell (Paris-Lyon, 1894, 1895). —

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