Auteur : Grégoire OLLIVIER.
 
Tome 10 - Colonne 1742
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Titre de l'article : MORICE (MADELEINE-MARIE), 1736-1769.
Début de l'article :
— Née le 31 juillet 1736 à Néant-sur-Yvel (Morbihan), alors du diocèse de Saint-Malo, d'une famille nombreuse d'humbles métayers, Madeleine Morice, intelligente et primesautière, élevée chrétiennement mais sans instruction (elle apprit à écrire à vingt-huit ans), fut mise en condition dans les châteaux du voisinage, d'abord au Bois de la Roche, où avait vécu la pieuse et charitable Anne-Toussainte de Volvire † 1694, dite « la sainte de Néant ». A partir de 1763, Madeleine partagea sa vie, comme couturière, entre Monteneuf chez Mme de La Voltais et Porcaro chez Mme du Guiny. Dès son jeune âge elle fut favorisée de grâces de contemplation en même temps qu'elle subissait de continuelles épreuves. Entrée dans le tiers ordre carmélitain à dix-huit ans, elle fut assurée d'une forte direction spirituelle auprès des prêtres du canton, Joseph Vavasseur, Louis-A. Nouël et Julien Simon, mais surtout Louis-Joseph Le Sancquer, ancien économe des jésuites de Caen, fixé à Ploermel depuis 1764. La règle d'or de Madeleine, qui la préserva de toute illusion, était que la volonté de Dieu ne nous est jamais plus sûrement manifestée que par la bouche de ses ministres. En butte aux persécutions du démon (le grippis), sa vie fut plusieurs fois en danger, mais elle trouvait sa force dans la communion (occasion de miracles) et les apparitions de Jésus et de Marie, de son ange gardien, de sainte Marie-Madeleine de Pazzi et des âmes du Purgatoire. Sa doctrine spirituelle appartient essentiellement à l'école de saint Jean Eudes. Dès sa jeunesse elle écrit de son sang son acte de consécration aux Coeurs de Jésus et de Marie ; en 1767, elle renouvelle son acte de consécration totale à la Sainte Vierge dans les termes du saint Esclavage de Louis-Marie Grignion de Montfort. Dans le même temps elle fait le voeu du plus parfait d'après la formule de sainte Marguerite-Marie. Stigmatisée, vivant dans son corps les souffrances de la Passion, lors d'une apparition 1743 du Coeur de Jésus elle fut favorisée de la grâce du mariage mystique. L'évêque de Saint-Malo, J.-J. de La Bastie, fit faire en 1766 une enquête précise sur son comportement. La voyante passa ses deux dernières années comme institutrice des filles non loin du château de la Roche, à la satisfaction générale. Au cours d'une semaine de la Passion, vécue...

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