— Né le 25 août 1858 à Villerssous-Ailly-le-vieux-clocher (Somme), Daniel Mortier, après des études classiques au petit séminaire de Saint-Riquier, prend l'habit dominicain au couvent d'Abbeville le 4 août 1875 et fait profession le 4 août 1876. Assigné pour ses études ecclésiastiques au couvent de Flavigny, il y demeure jusqu'aux expulsions de novembre 1880. Il achève sa dernière année d'études à Volders (Tyrol autrichien) et il est ordonné prêtre à Brixen le 2 octobre 1881. Sa mauvaise santé compromet notablement ses études et ne lui laissera que peu de possibilités pour la prédication. Il est nommé procureur conventuel au noviciat replié à Belmonte (Castille), de décembre 1881 à juin 1884, puis à Flavigny jusqu'en 1887. Il s'oriente peu à peu vers une certaine activité littéraire. A partir de 1894, il passe régulièrement l'hiver à Rome, ce qui 1791 lui permet d'entreprendre une importante oeuvre historique, l'Histoire des maîtres généraux de l'Ordre des frères Prêcheurs (7 vol., Paris, 1903-1914). Les expulsions de 1903 ne lui font pas quitter Flavigny : il habite chez des amis, s'occupe de faire racheter la propriété confisquée, réside ensuite chez les religieuses qui, après la guerre 1914-1918, réoccupent les bâtiments conventuels. Il est hospitalisé, en mars 1933, à Levallois-Perret, où il meurt le 21 octobre 1942. En dépit de ses insuffisances (documentation limitée, problématique très courte), le gros travail historique de Daniel Mortier demeure l'unique ouvrage d'ensemble de quelque importance sur l'histoire de l'ordre dominicain : sur les périodes ou les thèmes que des travaux plus scientifiques n'ont pas encore abordés, il demeure le seul ouvrage de référence utilisable, car l'auteur cite généralement ses sources. De ses autres publications historiques, il faut retenir : Bonne Mère, ou la Révérende Mère Chupin (1813-1896), fondatrice de la Congrégation de Notre-Dame-de-Grâce (dominicaine) à Châtillon-sous-Bagneux, Paris, 1926. Les écrits de spiritualité de Mortier n'ont guère plus d'intérêt qu'ils n'avaient de prétention. Les neuf volumes de La liturgie dominicaine (Lille-Paris, 1921-1924) ne peuvent se comparer que de très loin à l'Année...

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