— La mortification est indispensable à toute vie chrétienne ; bien comprise, elle apaise et libère. Fidèles à l'enseignement du Seigneur et forts de leur expérience, les maîtres spirituels sont unanimes. L'Imitation de Jésus-Christ (II, 12, 3) déclare : « Pas d'autre chemin pour la vie et la véritable paix intérieure que le chemin de la sainte croix et de la mortification quotidienne ». Ignace de Loyola, à qui l'on faisait l'éloge d'un homme « de grande oraison », rectifiait : « Dites un homme de grande mortification ». C'était à ses yeux la condition nécessaire, la voie sûre et le signe vrai de l'union profonde avec Dieu, et comme sa mesure (L. Conçalvès de Câmara, Mémorial, trad. R. Tandonnet, Paris, 1966, n. 195). A vrai dire, le mot « mortification » n'est pas dans l'Évangile. Le Christ a présenté en d'autres termes, et sous des aspects divers, ce qu'il requiert de qui veut le suivre : l'abnégation et le port de la croix (Luc 9, 23 ; 14, 27), le renoncement et le détachement (14, 26 et 33), les retranchements douloureux (Mt. 5, 29-30 ; Jean 15, 2), le combat (Mt. 10, 34 ; Luc 11, 21-26), la pénitence (Mt. 11, 20 ; Luc 13, 5), etc. L'idée de mortification est évoquée nettement par la comparaison du grain qui meurt en terre (Jean 12, 24-26). Le mot est paulinien, nous le verrons, comme aussi ceux de dépouillement (Col. 3, 9-10) et de crucifiement des convoitises (Gal. 5, 24). Tous ces termes expriment des notions connexes, et leurs aires se recouvrent plus ou moins, si bien qu'on les confond souvent. Les principaux ont été étudiés aux articles : Abnégation, Dépouillement, Combat spirituel, mystère de la Croix, Ascèse, etc. 1792 Notre propos est simplement de chercher ce que la mortification, située dans cet ensemble, a de spécifique, d'après la fin précise qu'elle vise. 1. Sens premier et sens usuels. — 2. Dans l'Écriture. — 3. Nature. — 4. Étendue. — 5. Moyens.

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