— Andreas Müller est né le 6 juin 1715 à Rheinau (canton de Zurich). Après avoir étudié au Gymnasium de l'abbaye bénédictine de Rheinau, il entra dans son noviciat le 15 novembre 1732, prit le nom de Déodat et émit ses voeux un an plus tard entre les mains de l'abbé Gerold II Zurlauben (1649-1735). Müller fait sa théologie à l'abbaye, en particulier avec Gerold Müller (1694-1757) qui avait étudié à Salzbourg et qui enseignait la philosophie et la théologie thomistes. Déodat s'initia auprès de lui à la méthode historico-critique des mauristes. Le 19 septembre 1739, il fut ordonné prêtre à Constance. Bernhard Rusconi, futur abbé de Rheinau † 1753, était son père spirituel. Déodat Müller est subcustos en 1741, professeur (1744-47) et modérateur (1745-46) au Gymnasium, vicaire (1747) et bientôt curé de la paroisse de Rheinau. Son catéchisme (infra, n. 2), dans lequel il dénonçait les réformateurs comme hérétiques, irrita l'opinion dans les cantons réformés de Zurich, Berne et Glaris. Pour se soustraire au gouvernement de Zurich, Müller abandonna sa cure et partit en exil à Balterswil, d'où il revint quelques mois plus tard. Il est ensuite bibliothécaire (1751-52, 1759-63), instructeur des frères lais (1753-56, 1758-59) et, pendant toutes ces années, père spirituel du couvent et des élèves. Après avoir aidé le curé de Jestetten (1763), il est curé à Mammern (1764-75) ; il y promeut le culte de la bienheureuse Élisabeth la bonne † 1420 (béatifiée en 1766). Il meurt à Mammern le 27 juin 1777. Les chroniqueurs de Rheinau vantent sa piété exemplaire, son culte de la Règle et aussi son zèle et son dévouement pastoral, ses talents de prédicateur et de directeur spirituel. D. Müller appartient à la féconde école théologique des bénédictins suisses du 18e siècle. Trois de ses ouvrages concernent la spiritualité, les autres la pastorale. Une grande connaissance de la Bible et des Pères marque le contenu de ces oeuvres. Dans le domaine spirituel, son premier et plus important ouvrage, Spiritus SS. Patris nostri Benedicti, offre des méditations pour tous les jours de l'année à partir de textes de la Règle bénédictine, qu'il choisit et organise librement. Quelquefois les fêtes de l'année...

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