— I. Étude historique. — II. Réflexions théologiques. Les Exercices spirituels d'Ignace de Loyola sont assurément le fruit d'une expérience personnelle ; ils s'enracinent pourtant dans la piété médiévale, comme le montre l'analyse précise de certains éléments (cf DS, t. 4, col. 1931-1933). Cela vaut en particulier des « mystères de la vie du Christ », étroitement apparentés à toute une catégorie de textes que l'on peut caractériser ainsi : il s'agit d'oeuvres indépendantes ou insérées dans un ensemble plus vaste (a), qui présentent en principe toute la vie de Jésus (b), divisée en sections (c), en fonction de la méditation (d), et dans une rédaction brève ou longue (e).

I. ÉTUDE HISTORIQUE

Nous n'étudions pas ici les dépendances littéraires (cf H. Watrigant, La genèse des Exercices de S. Ignace, Amiens, 1897, p. 82-85 ; L. Zarncke, Die Exercitia spiritualia… in ihren geistesgeschichtlichen Zusammenhängen, Leipzig, 1931, p. 73-82 ; P. Dudon, Certaines pages des Exercices dépendent-elles de 1875 S. Vincent Ferrier ?, AHSI, t. 4, 1935, p. 102-110 ; H. Pinard de La Boullaye, Aux sources des Exercices. Guillaume de Saint-Thierry et Vincent Ferrier, RAM, t. 26, 1950, p. 327-346 ; W. Baier, Untersuchungen zu den Passionsbetrachtungen in der Vita Christi des Ludolf von Sachsen, coll. Analecta cartusiana, 3 vol., Salzbourg, 1977). Nous voulons plutôt mettre en évidence des similitudes de structure et de finalité, en présentant ces écrits comme des témoins de la piété médiévale.

1. La tradition des mystères.

— 1° Rédactions brèves. — Nous commençons par les Exercices de saint Ignace, un des canaux par lesquels la tradition des mystères du Christ s'est transmise du moyen âge jusqu'aux temps modernes. La contemplation de la Cène (n. 289 ; cf Ph. Remels, Analyses structurales de la Cène.., RHS, t. 51, 1975, p. 113-136), que nous prenons comme exemple, est divisée en trois points comme la plupart des autres...

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